Publié le Samedi 28 février 2015 à 12h18.

Rodez (12) : mobilisés pour Victor, contre la répression

Le 30 mai, les manifestantEs avaient décidé de marcher en direction du musée Soulages de Rodez où se trouvait Hollande pour instaurer un « dialogue social »... À l’initiative du comité des intermittents de l’Aveyron (CIA) et réunissant une centaine de personnes, cet événement avait pour but de faire entendre nos propositions contre la réforme de la convention Unedic.

Alors que le répression à coup de gaz lacrymogène et de coups faisait rage, des CRS ont emmené Victor, technicien intermittent du spectacle qui participait à cette manifestation, en garde à vue. Il leur aurait porté des coups, sur le nez pour l’un, et dans l’œil pour l’autre ! (cf. article dans l’Anticapitaliste n°276).Mardi 17 février, de la salle des fêtes de Rodez au palais de justice, au rythme des orchestres, les sympathisantEs et membres du Comité de soutien aux inculpés du dialogue social ont alimenté les débats organisés pendant que Victor était, lui, à la barre. Pas moins de 70 CRS étaient présents ce jour-là : 70 CRS contre des artistes, des comédiens, des musiciens... En face, 300 d’entre nous pour accompagner l’un des nôtres au tribunal.Tout cela pour quoi ? Pour un procès ahurissant. Le procureur qui joue l’agressif pour une poignée d’euros, Victor risquant 500 euros de dommages et intérêts, ainsi que 300 euros avec sursis. Et de l’autre côté, l’avocat Me  Julien Brel qui plaide la relaxe, le certificat produit par l’une des parties civiles indiquant une conjonctivite : « Ce n’est pas un coup qui provoque une conjonctivite, c’est le gaz lacrymogène. »

Reconstruire le mouvement socialDurant cette journée nous avons pu de notre côté sentir nos forces s’unir et le mouvement social se structurer. À la fin de la journée, le Comité de soutien a fait lecture d’un texte commun : « Nous déclarons que la conquête et la défense de nos droits sociaux pour une société plus juste et solidaire est primordial ; (…) que le capitalisme, l’explosion des inégalités et le recul démocratique constituent le socle de ce système responsable de tous ces désastres ».Le NPA était évidemment présent, avec un cortège dynamique. À noter que le seul représentant politique d’envergure nationale était Philippe Poutou. Ensemble, nous avons pu débattre de la nécessité de reconstruire le mouvement social. En espérant que cette journée ne soit qu’un début. Verdict le 17 mars.

CorrespondantEs