Ce mardi 28 octobre, neuf militantEs de la Confédération paysanne comparaîtront devant le tribunal correctionnel d’Amiens pour leurs actions sur le site de l’usine des 1 000 vaches.
Symbole de l’industrialisation de l’agriculture, ce projet hors normes s’inscrit dans la course effrénée à la productivité intensive, à des fins purement financières : au profit du seul promoteur, avec des subventions publiques, au mépris des populations et des paysans qui le refusent. « Prenez [dixit la Confédération paysanne] 20 fermes de 50 vaches (la moyenne en France), et leurs 42 paysans (2,1 par ferme en moyenne), et mettez-les dans un hangar de la taille de deux terrains de football. Et enlevez les paysans, mettez plutôt 18 ouvriers au salaire minimum. Vous voilà prêts à produire... du lisier ! En effet, tout l’intérêt n’est pas de produire du lait, mais d’alimenter un méthaniseur géant (sur-subventionné) avec les déjections des vaches. D’ailleurs, il vous faudra aussi 3 000 ha de terres agricoles, pas pour installer des paysans, mais pour épandre le digestat du méthaniseur ».La Confédération paysanne et l’association Novissen (Nos villages se soucient de leur environnement) dénoncent ce projet qui met en péril la santé humaine et animale, la sécurité, l’environnement et l’emploi. Il y a les risques industriels du méthaniseur, le défilé de camions pour évacuer le digestat et transporter le lait, la pollution des sols et des rivières, les risques sanitaires – même si, cyniquement, les rejets du méthaniseur sont déclarés « acceptables en termes toxiques et cancérigènes » –, les risques sociaux et le chômage...
Faisons le procès de l’agriculture industrielleEmprisonnées à l’année dans des conditions de vie contraires à leurs besoins physiologiques naturels, avec un régime alimentaire modifié pour produire au maximum, les bêtes donneront un lait industriel, puis une viande de réforme, de piètre qualité. Les vaches et les génisses seront enfermées 365 jours sur 365, gavées au maïs et soja transgéniques. Elles ne verront jamais un pré ni un brin d’herbe, et seront traites à la chaîne trois fois par jour. Les millions de litres de lait produits seront collectés par l’entreprise Senoble qui se vante dans ses pubs de fabriquer des produits de qualité avec des vaches paissant sous les pommiers en fleurs...Enfin, ce lait sera bradé à 270 euros la tonne, alors que les éleveurs laitiers ont déjà du mal à s’en sortir à 350 euros. Ils ont de quoi être inquiets.La lutte de Novissen et des paysans est la lutte de citoyens obstinés pour le respect de la population dans le cadre d’une agriculture paysanne plus écologique, respectueuse des hommes et des femmes, de l’environnement et des animaux, véritablement créatrice d’emplois et de produits de qualité.Nous serons bien présents à Amiens pour faire le procès de l’agriculture industrielle et soutenir les militantEs de la Confédération paysanne.
Commission nationale écologie