Hollande et Royal vont-ils pouvoir respecter leur promesse de réduire la part du nucléaire à 50 % d’ici à 2025, non pas grâce aux écologistes et à leurs ministres, mais à cause des difficultés financières et techniques d’Areva et d’EDF ?
Le feuilleton « le nucléaire, la poisse » nous livre un nouvel épisode inquiétant, ô combien révélateur de l’incurie des décideurs, industriels et politiciens.
La triche !
Depuis Tchernobyl et Fukushima, on sait que le nucléaire n’est pas la technologie sûre et sous contrôle que ses promoteurs veulent nous vendre. Mais avec les « incohérences » (sic !) du dernier audit fait par Areva révélées par les Échos début mai, on sait maintenant que ses défenseurs sont prêts à tricher pour faire avaler la pilule d’iode...
Après la découverte d’un défaut sur la cuve de l’EPR de Flamanville en 2015, l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) avait obligé Areva à mener un audit sur les dossiers de fabrication des composants nucléaires fabriqués sur son site du Creusot où sont usinées les plus grandes pièces métallurgiques des centrales. Et là, oh surprise, d’autres incohérences ont été mises à jour. En fait, ce sont près de 400 dossiers qui sont concernés par ce qui ressemble à des falsifications des résultats, et cela depuis près de 50 ans !
Confiance ? Nous, jamais !
À l’usine du Creusot, les résultats des essais effectués sur une pièce métallique sont normalement inscrits dans un dossier. Mais, lorsque les résultats obtenus approchent les limites supérieures de la norme requise, il semblerait qu’ils soient modifiés de façon à enregistrer dans les procès verbaux une valeur moyenne plus conforme, pour rassurer les clients. Consciente du scandale, Areva qui ne peut nier les faits, essaie de jouer la transparence et fait semblant de prendre les devants pour dépister les erreurs et les coupables. Qui gobera la farce ?
Car enfin, les tests effectués par Areva dès 2007, qui révélaient déjà des anomalies sur la cuve de l’EPR, auraient dû l’alerter plus tôt. Ces tests avaient montré une teneur en carbone très élevée par endroit ce qui révélait une résilience mécanique insuffisante. En d’autres termes, la cuve du réacteur pouvait avoir des fuites ! Or, la cuve, c’est ce monstre d’acier de 425 tonnes et de 11 mètres de haut qui contient le combustible radioactif. Elle doit être aussi solide qu’étanche ! Qu’Areva ne nous fasse pas le coup des normes qui ont évolué : même avec l’ancienne réglementation datant de 1974, la cuve aurait été recalée. Alors, incompétence ? Négligence ? Dans tous les cas, on ne doit pas leur faire confiance !
Le nucléaire est une menace, il faut en sortir !
Défaillances, accidents, déficits financiers, contamination des travailleurs et des populations, risques de fusion du cœur du réacteur, pollutions des nappes phréatiques, de l’air et du sol, stockage des déchets radioactifs toxiques, faible rendement des centrales, raréfaction de l’uranium, le nucléaire n’apporte que des problèmes. Superphénix, l’EPR, Iter (improbable fusion nucléaire), Cigéo (projet fou d’enfouissement des déchets radioactifs), le nucléaire poursuit sa fuite en avant uniquement grâce au soutien insensé des gouvernements successifs. Stop !
L’électricité peut être produite autrement sans faire peser aux populations et à l’environnement des menaces mortelles. Le NPA a actualisé son scénario de sortie du nucléaire en moins de 10 ans, chiffres à l’appui, pour étayer les arguments de celles et ceux qui refusent ce mode de production d’énergie. Nous recherchons toutes les convergences pour faire entendre l’exigence de sortir du nucléaire.
Commission nationale écologie