Publié le Mercredi 22 avril 2015 à 09h22.

Arrêter l’EPR, sortir du nucléaire!

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a révélé des anomalies qualifiées de « sérieuses, voire très sérieuses » dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de la cuve de l’EPR en construction sur le site de Flamanville. Ces malfaçons mettent en cause la fiabilité du « composant crucial » qui abrite le corps du réacteur et les systèmes de contrôle de la réaction nucléaire.

Présenté comme le « réacteur le plus sûr au monde », vitrine du nucléaire français à l’étranger, summum de la sûreté, Flamanville n’en est pas à sa première alerte. Ce chantier catastrophique a déjà accumulé vannes montées à l’envers, béton mal coulé, dôme endommagé, utilisation d’aciers de mauvaise qualité... sans parler des conditions de travail inhumaines, avec le recours à la sous- traitance en cascade et aux centaines de travailleurs étrangers sous-payés et non déclarés...

Comme son jumeau en Finlande, le chantier accuse un retard énorme. Prévue en 2012, sa mise en service a été repoussée en 2017, date désormais intenable. Dans le même temps, les coûts ont explosé, passant de 3,3 à près de 9 milliards d’euros, montant qui serait évidemment dépassé à son tour s’il était décidé de changer la cuve.

Pourtant Ségolène Royal s’entête : « Non, le réacteur de Flamanville n’est pas condamné », parlant même « d’ajustements en cours de travaux » ! Le seul ajustement sûr et acceptable, c’est l’abandon immédiat de l’EPR et la sortie du nucléaire. L’EPR était censé représenter le réacteur de l’avenir pour remplacer les 58 réacteurs vieillissants des 19 centrales nucléaires françaises. Nous ne voulons ni la prolongation des centrales vieillissantes ni leur remplacement par l’EPR.

Soutenus par le gouvernement français, EDF et Areva veulent profiter de la conférence sur le climat pour promouvoir le nucléaire comme énergie propre, solution au réchauffement climatique. Nous ne voulons ni les catastrophes nucléaires ni la catastrophe climatique. Nous voulons sortir de ce système, sortir du nucléaire et des énergies fossiles (charbon, pétrole). Nous voulons un service public des énergies renouvelables, développant la sobriété et l’efficacité énergétiques sous le contrôle des salariéEs et de la population. 

Christine Poupin