Dès le 1er septembre peu après minuit, les abattages d’arbres situés sur le tracé de l’éventuelle future autoroute ont repris. Du mépris des travailleurEs et de leurs droits, à l’occupation par la troupe de dizaines de communes sur tout le tracé pour protéger abatteuses et bulldozers, voilà où on en est.
Des drones, des vigiles, des hélicoptères, des patrouilles de gendarmerie partout, des procès pour un tag, des interdictions de territoire et des contrôles judiciaires. Les champs devenus des déserts de poussières et de terres, des trous et du béton à la place de la végétation pour construire les premiers « ouvrages d’art ». L’accaparement des terres et du vivant, c’est ça !
Lutte contre la montre et l’abattage des arbres
Si l’autoritarisme et les travaux s’accélèrent, ce n’est pas par hasard. Tout le monde joue contre le temps : la mobilisation pour stopper la destruction du vivant ; les constructeurs pour éviter d’être stoppés par décision de justice ou du fait de la perte de justification au regard de l’accélération de la catastrophe écologique. Les soutiens publics et politiques pro-projets sont en cela centraux comme Carole Delga, présidente de région, ou Clément Beaune, ministre chargé des Transports. Les obliger à ne plus apporter leur soutien à l’A69 serait une importante victoire tactique vers la victoire globale qui est toujours l’abandon de l’autoroute.
La mobilisation, en colère mais déterminée et joyeuse l’a bien compris. Depuis la rentrée, les rassemblements se multiplient des champs à la ville, en soutien notamment aux « écureuils » qui occupent les arbres afin d’éviter leur abattage. Mais aussi enclencher concrètement la campagne militante et populaire Une Autre Voie, imaginée par La Voie Est Libre, le collectif historique de lutte contre l’A69. Il s’agit de se mettre en mouvement sur tout le tracé pour porter une autre manière d’habiter en développant le vélo, les transports en commun, la vie de proximité, la production artisanale et d’améliorer la préservation de la biodiversité. Ce projet n’aurait pas lieu à côté de l’autoroute mais à la place ! Cette campagne est d’ores et déjà soutenue et menée par nombre d’organisations et collectifs, dont les NPA 81 et 31.
Grève de la faim
Parmi les militantEs, ce sont aussi huit camarades en grève de la faim, de 21 à 68 ans. Pour certainEs depuis le tout début du mois. Iels se mobilisent d’une manière qu’iels considèrent violente pour elles et eux mais sans alternative face aux bulldozers. Leur objectif est double : l’arrêt des travaux, en attente du recours judiciaire sur le fond et un débat public entre les collectifs en lutte, C. Delga et C. Beaune.
Rappelons enfin la grande date de mobilisation des 21 et 22 octobre contre l’autoroute et qui s’inscrit dans la saison automnale de la Déroute des Routes. Ce sera un moment décisif pour la suite de la lutte contre ce projet destructeur du vivant. Des milliers de personnes sont attendues.