La lutte de Notre-Dame-des-Landes est à la croisée des chemins. Le gouvernement est tenté d’expulser massivement avant les prochaines grandes manifestations des opposantEs et les élections. Y renoncer signifierait pour lui un recul majeur. Le succès de la lutte dépend donc de notre mobilisation dans les semaines à venir.Après l’échec de la répression massive à l’automne, le gouvernement est entré dans une stratégie d’usure des opposantEs : le harcèlement policier et judiciaire s’est ajouté aux rigueurs de l’hiver pour les habitantEs de la Zad, désormais menacéEs d’expulsion par la fin de la trêve hivernale. Pour les militantEs des comités de soutien, les actions contre Vinci et le PS sont synonymes de répression et de procès. Les travaux préliminaires entamés autour de la Zad servent à tester les résistances.Mais le gouvernement n’a guère le choix s ’il veut expulser massivement car il sera bientôt trop tard. Attendre pour expulser provoquerait, à quelques mois des élections, une nouvelle réaction d’opposition d’une population qui traditionnellement appuie le PS, au moins au second tour. Ce que son bilan catastrophique au gouvernement ne lui permet pas. Dans la région nantaise, il se murmure déjà que le PS et ses alliés sont en mauvaise passe pour les municipales.Le gouvernement dans le bourbierLes tractations électorales pour 2014 ont par ailleurs déjà commencé et les soutiens du PS doivent eux aussi s’extraire du bourbier de NDDL. C’est notamment le cas d’EÉLV écartelée entre son opposition au projet et son soutien au gouvernement et aux institutions locales PS. C’est pourquoi ses parlementaires ont fait grand bruit du recours devant la Commission des pétitions européenne : il s’agit de marquer son opposition au projet, et d’offrir une porte de sortie au gouvernement sur l’air de « si le projet est abandonné, c’est du fait de l’Europe ». Les lois européennes sur l’environnement que le PS s’apprêtait à contourner, quitte à payer des amendes, tombent donc à point nommé.Ce serait une occasion pour Ayrault de sortir de ce projet sans donner l’impression de reculer devant la mobilisation des opposantEs, et tenter de transformer la défaite en match nul pour ne pas encourager d’autres mobilisations. Le rapport de la « Commission de dialogue » pourrait alors servir de prétexte pour repousser le projet après les élections en recommandant de nouvelles études, c’est déjà ce qu’a annoncé son président à la presse. Une manière de différer et d’enterrer le projet.Battons le fer tant qu’il est chaud !Dans ce contexte politique contrasté où tout peut basculer, notre capacité à mobiliser pour les échéances à venir sera déterminante afin d’empêcher toute expulsion massive et au-delà pour faire céder le gouvernement. Le succès de la chaîne humaine du 11 mai autour de la Zad est donc essentiel dans la construction du rapport de force.Il y a dans les semaines qui viennent la possibilité de gagner, de faire reculer Vinci et le gouvernement. Une victoire dépasserait largement la Zad, Notre-Dame-des-Landes et la région : ce serait une victoire pour toutes celles et tous ceux qui s'opposent à la politique du gouvernement et des groupes capitalistes. Elle ferait la démonstration que la mobilisation peut payer. Une victoire pour l'ensemble du mouvement social.CorrespondantEs NPA 44
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Faujour