Dimanche 7 juin, près de 2 000 personnes à Bure, au milieu de rien. Ça ne s’était pas vu depuis longtemps. Des militantEs certes, mais aussi un très grand nombre d’habitantEs qui venaient là pour la première fois...
Tous s’en sont donnés à cœur joie, à grands coups de cris et de chansons contre l’Andra et la poubelle nucléaire, le plus abominable des grands projets inutiles et dangereux jamais imaginé par les capitalistes : enfouir les déchets radioactifs pour des milliers d’années. Une bien belle journée avec des gens de tous horizons, des enfants aux retraitéEs, des sans-emplois aux ouvrierEs, en passant par les paysanEs et leurs tracteurs, tous unis pour dire non à la folie du système.
Il en a fallu du temps pour prouver que ce projet d’enfouir les déchets radioactifs était insensé ; pour démonter un à un les mensonges et les dissimulations de l’Andra et des pouvoirs publics ; pour comprendre qu’avoir raison ne suffisait pas, pour comprendre que le bon sens et la morale n’avaient rien à faire dans le jeu des politiques et des industriels ; pour réaliser que la folie de Bure était liée à la folie du système capitaliste ; pour réaliser que le salut de notre terre reposait dans nos mains et non dans celles des maîtres que nous choisissons en allant voter bien sagement ; pour mûrir notre détermination et croire en nos chances de succès ; pour oser prendre nos affaires en main sans attendre que la bonne décision tombe d’en haut.
En août, il faut en être !
Mais ce 7 juin, nous avons senti que ce temps était venu et ce n’est qu’un début ! Il y aura d’abord le camp anticapitaliste et antiautoritaire qui se tiendra du 1er au 10 août près de Bure. Des centaines et des centaines de personnes sont annoncées et vont s’y retrouver pour travailler, réfléchir, imaginer des stratégies de lutte et de réappropriation d’un secteur colonisé par les forces de l’argent. Déjà, les membres des associations les plus institutionnelles et ceux des plus radicales ont pris l’engagement réciproque de se respecter dans leurs modes d’action et de travailler à la complémentarité de leurs démarches. Puis des actions d’information et de découvertes seront poursuivies partout et essentiellement autour de Bure, avec des convois pédestres, à vélo ou motorisés, pour aller au-devant de la population et encourager à la révolte.
Gageons que les réflexions et actions menées ne se limiteront pas au problème de Bure, qui bien que crucial et emblématique, n’est cependant qu’une des illustrations absurde et révoltante de l’ensemble d’un système à abattre : le capitalisme. Cet été, pour celles et ceux qui veulent changer le monde, c’est aussi à Bure que ça se passe !
Commission nationale écologie