Publié le Samedi 22 novembre 2025 à 11h00.

COP30, réagir avant qu’il ne soit trop tard

Marquée par l’absence des États-Unis et de plus de la moitié des chefs d’État concernés, la COP30, à Belém du 10 au 21 novembre, est la preuve du recul général sur le front de la lutte contre le dérèglement climatique.

Dix ans après les accords de Paris, le bilan est sévère. L’objectif des 1,5 °C ne sera pas tenu, la 7e limite qui garantit l’habitabilité de la planète est dépassée : les océans s’acidifient et perdent leur capacité d’absorber le CO₂. La biodiversité qu’ils renferment est menacée. Les événements climatiques extrêmes se multiplient : incendies de forêts, inondations, tornades meurtrières. Plusieurs points de bascule vont être atteints (extinction des récifs coralliens, fonte des glaciers polaires, modification des courants océaniques), ouvrant sur un futur inquiétant et imprévisible.

Bilan catastrophique, responsables identifiés

La course effrénée aux profits, aveugle à l’urgence climatique, privilégie les intérêts des plus riches au détriment de l’intérêt général. Trois dossiers majeurs ne seront pas traités à la COP. L’autorisation d’exploiter le pétrole près de l’embouchure de l’Amazone est le symbole de la poursuite des énergies fossiles. Sous la pression de Trump, les négociations internationales pour diminuer les émissions du transport maritime ont été abandonnées. Enfin, les grands noms de l’agro-industrie sont des invités choyés par le président Lula, qui leur a réservé Agrizone, un espace dédié.

La plupart des gouvernements, l’UE en particulier, poussés par les forces climatosceptiques de la droite et de l’extrême droite, abandonnent progressivement les mesures environnementales. Ils concentrent leurs efforts sur les budgets militaires au détriment des politiques de justice sociale et climatique. Les mesures décisives de prévention qui pourraient limiter les dégâts ne seront pas prises.

Un mouvement international de résistance s’organise

La présidence de la COP préfère les 1 600 lobbyistes des fossiles aux représentantEs des peuples autochtones, refouléEs lorsque ils et elles ont voulu présenter leurs revendications. À leur côté, une multitude d’organisations et de mouvements écologistes, syndicaux, féministes et anticapitalistes sont réunis à Belém pour repenser leurs stratégies, coordonner et renforcer les processus de lutte et de résistance. Dimanche, plus de 50 000 manifestantEs ont crié leur colère contre la « COP des lobbyes ».

Nous devons amplifier ces mobilisations contre les projets écocides, contre l’extractivisme minier et l’agro-industrie, pour défendre le vivant (espèces menacées, forêts, mangroves et zones humides…). Chaque fraction de degré évitée limite la dégradation de nos conditions de vie et la destruction des écosystèmes. Nos luttes s’inscrivent dans un cadre inter­nationaliste évident : les ravages ­environnementaux n’ont pas de frontière.

Contre notre ennemi commun, le capitalisme prédateur, notre objectif est le même : construire une société de justice sociale et climatique. Nous l’appelons écosocialisme.

Commission nationale écologie