Publié le Mardi 20 juin 2023 à 12h00.

Des orages et du béton

Des inondations localisées à Paris le 11 juin. Des habitantEs du Lot-et-Garonne qui ont dû être relogés le 17 juin. Le 15 juin , des plages fermées en Pays basque pour cause de prolifération bactérienne causée par l’afflux d’eau douce. D’autres envahies par les algues vertes. Des millions d’euros de dégâts et, point positif, des lacs un peu rechargés.

Les orages n’ont rien d’exceptionnel en juin. À cause du changement climatique, ils vont en revanche devenir plus fréquents et plus violents, posant des problèmes connus qu’il faudra bien résoudre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne faudra pas compter sur les capitalistes, ni pour enrayer le réchauffement, ni pour répondre efficacement aux risques qu’il génère (il suffit de voir comment ils gèrent les incendies…).

Stopper l’artificialisation des terres, et débétonner

Des solutions, il y en a pourtant. Pour réparer les dégâts, il faudrait former, protéger et rémunérer mieux celles et ceux qui s’en chargent. Les travailleurEs de la charpenterie, de la couverture et de la zinguerie vont nous être plus utiles que les start-uppeurs !

Surtout, pour lutter contre les proliférations de bactéries ou d’algues vertes (causées par l’eau douce arrivant brusquement sur le littoral) et les inondations, il faut sortir tout-béton et réduire l’artificialisation des sols : revoir les documents normatifs pour que les constructeurs ne coulent plus une dalle de béton pour le moindre appentis, arrêter de construire pour un oui ou pour un non et même… débétonner ! La France est un des pays européens qui consomme le plus de terres par habitantE, avec 47 m² artificialisés par personne (contre 30 au Royaume-Uni, 26 en Italie…). C’est un gâchis immense mais aussi un risque absurde, car nous savons comment l’éviter : c’est donc ensemble qu’il faut changer de cap. Décider ensemble de mettre en place des bassins de rétentions naturels, de recreuser des fossés et des noues, ou de remplacer des parkings par des jardins de pluie. Les gens sont là, les techniques existent. Chiche ?