Le 14 juillet, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, était promu au rang d’officier de la Légion d’honneur, sur proposition du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Le même jour, la ville de Phoenix, capitale de l’Arizona, enregistrait son quinzième jour consécutif au-dessus de 43 °C. La conjonction de ces deux informations en dit malheureusement long sur l’absence totale de préoccupation écologique du gouvernement et, pire encore, sur son soutien appuyé aux multinationales climaticides.
Depuis le début de l’été, les informations se succèdent qui confirment que nous sommes en train de traverser une vague de chaleur historique. Début juillet, le record mondial de chaleur moyenne sur Terre était battu quatre jours de suite, soit la semaine la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Le mois de juin avait déjà été mesuré par l’observatoire européen Copernicus comme le plus chaud au regard des données accessibles.
Pas un jour ne passe sans que de nouveaux records soient battus, avec actuellement des vagues de chaleur particulièrement intenses dans l’hémisphère Nord : 41 °C en Grèce, 46 °C en Algérie, 48 °C en Italie et plus de 50 °C aux États-Unis ou en Chine… Et pendant ce temps, au Canada, des mégafeux ravagent le pays depuis des mois : 900 feux y sont actuellement actifs, dont 570 déclarés « hors de contrôle » par les autorités. Ce ne sont pas moins de 10 millions d’hectares de forêt qui ont disparu, soit près d’un cinquième de la surface de la France.
« C’est normal, c’est l’été » ?
Face à ces phénomènes majeurs, certains irresponsables nous expliquent que « C’est normal, c’est l’été, il fait chaud ». Toutes les études et tous les chiffres convergent pourtant, confirmant les alertes incessantes de ces dernières décennies, entre autres les rapports du GIEC, qui rappelait dans une synthèse de son sixième rapport en mars 2023 que « les activités humaines, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre, ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète ».
Avec des conséquences particulièrement désastreuses, en particulier pour les populations les plus précaires et les plus fragiles : incendies, sécheresses, famines, inondations. Mais aussi pour la biodiversité, avec des effets dont on a aujourd’hui du mal à mesurer l’ampleur mais qui se vérifient là aussi chaque jour, avec la menace d’une 6e crise d’extinction majeure (un million d’espèces menacées selon différents rapports scientifiques).
Il y a urgence !
Et pendant ce temps-là, on décore donc de la Légion d’honneur le PDG de TotalEnergies, qui déclarait, quelques jours avant de recevoir sa petite médaille : « TotalEnergies, je l’assume, continuera de produire des énergies fossiles parce que ce sont celles du système énergétique qui nous fait vivre aujourd’hui. » Ou comment s’enfoncer toujours un peu plus dans le déni et théoriser que pour « vivre aujourd’hui » il faut tuer tout espoir de vie pour demain…
L’urgence est là, on le constate chaque jour, de même que l’on constate non seulement l’inaction de ceux qui nous gouvernent mais, pire encore, leurs encouragements à continuer sur la même voie, le pied sur l’accélérateur. L’urgence est là, et il n’y a rien à attendre des capitalistes. L’espoir est bien dans les luttes ! Il est notamment urgent de développer des campagnes larges, populaires et unitaires contre l’extraction et l’usage des énergies fossiles, et contre tous les projets inutiles et climaticides. Il n’est pas trop tard pour agir, et nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et nos mobilisations !