Les profits des grandes compagnies énergétiques ont explosé grâce à l’envolée des prix de l’énergie. Elles ont su profiter de la guerre en Ukraine, TotalEnergies engrange près de 14 milliards d’euros de bénéfices en 2021 et triple ses résultats au premier trimestre 2022. Les factures des ménages européens ont augmenté en moyenne de 51 % pour le gaz fossile et 30 % pour l’électricité, sans parler du prix du baril de pétrole. Et pourtant, dans un exercice de greenwashing étonnant, les PDG d’EDF et de TotalEnergies, la DG d’Engie demandent à la population de faire des économies d’énergie.
Dans le Journal du dimanche du 25 juin, ils ont ainsi appelé à ce que « chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers », se portant garants « de la cohésion sociale et de la transition durable de notre pays ». Cet appel à la sobriété énergétique est indécent, et les 12 millions de personnes qui vivent, en France, en situation de précarité énergétique, apprécieront.
Contre la culpabilisation des consommateurEs, d’autres pistes existent
Cette tribune sert d’écran de fumée à tous les contrats climaticides de gaz naturel liquéfié qu’Engie et TotalEnergies ont mis en place depuis le début du conflit, au détriment de la planète. L’exploitation du gaz naturel liquéfié (GNL), souvent issu du gaz de schiste, sa liquéfaction, son transport, entraînent une empreinte carbone et environnementale plus importante que celle du gaz naturel classique.
La crise climatique pose aujourd’hui la nécessité d’une réduction massive des énergies fossiles, du gaspillage énergétique de nos sociétés. Au delà de la culpabilisation des consommateurEs, beaucoup d’autres pistes existent :
– mettre fin aux projets destructeurs de l’environnement, ceux de TotalEnergies qui poursuit ses investissements gaziers et pétroliers dans de nombreux pays ;
– sortir du Traité sur la charte de l’énergie (TCE), utilisé par les investisseurs du secteur des énergies fossiles pour protéger leurs intérêts face aux politiques climatiques. En clair, pour continuer à polluer sans risque ;
– développer une politique énergétique alternative efficace, ambitieuse, et juste. En prenant en charge l’amélioration de l’efficacité énergétique dans les bâtiments et l’industrie, la rénovation et l’isolation des habitations, en associant les citoyenEs au développement des énergies renouvelables, dans le respect de la biodiversité et des critères sociaux et environnementaux ;
– faire payer les riches dont le mode de vie (jets privés, voitures de luxe, super-yachts…) consomme énormément d’énergie ;
– taxer les profits insolents des profiteurs de guerre pour financer la transition énergétique, comme l’estiment les grands organismes internationaux – qui ne sont pas des anticapitalistes forcenés –comme l’AIE, la Commission européenne, l’OCDE ;
– enfin, créer un secteur public de l’énergie, socialisé, dans lequel la logique du commun permet la gratuité pour les besoins de base, le contrôle, les choix politiques démocratiques en fonction des besoins sociaux et écologiques et non des profits.
Les mesures nécessaires qui répondent à l’urgence sociale et à l’urgence climatique existent. Nous les mettrons en place contre les lobbys et les politiques climaticides de TotalEnergies, Engie et EDF.