Centrales nucléaires à bout de souffle, malfaçons congénitales de l’EPR, projet mortifère de décharge radioactive Cigéo, etc. Jour après jour, le nucléaire s’affirme de plus en plus dangereux.
Et plus encore depuis le diktat du conseil restreint de « politique nucléaire » du 3 février qui supprime l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), l’organisme de contrôle des 200 installations nucléaires françaises.
Profitant du bruit de fond sur les retraites, Macron pensait l’imposer au Parlement par un amendement surprise à la loi « d’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires ».
Pour les parlementaires, cet amendement ne coche aucune case de « 3 grands principes » à respecter : « maintien des compétences », « séparation » entre contrôle technique (IRSN)/décision administrative (ASN) et « l’information, la transparence et le dialogue technique avec la société ». Pire, il s’agit d’un retour 40 ans en arrière, du temps où le CEA était le contrôleur de l’industrie nucléaire et où le nuage radioactif de Tchernobyl s’était arrêté à la frontière. Finis les contrôles, finis les problèmes !
Cet enfumage n’a pas trompé les 1 750 salariéEs de l’IRSN, pour la plupart ingénieurEs-chercheurEs rompus aux expertises des installations nucléaires. En lutte depuis le 8 février1, 800 grévistes ont à nouveau manifesté le 28 février devant l’Assemblée. Une mobilisation déterminée, avant comme après le 7 mars, qui fait douter la garde rapprochée de Macron : l’amendement a été « retiré avant discussion », simple manœuvre dilatoire. Laxiste sur la sûreté nucléaire comme Erdogan sur les normes de construction parasismique avant le séisme du 6 février, Macron n’a pas renoncé à son sinistre projet. Une logique minable qui fait monter d’un cran le risque d’accident nucléaire, refusée en bloc par les salariéEs de l’IRSN. Et ils ont bien raison !
- 1. Voir l’Anticapitaliste n° 650 et n° 651.