EDF vient d'annoncer que l’EPR en construction à Flamanville coûterait 8,5 milliards, soit 2 milliards de plus… que lors de sa dernière estimation et 5,7 milliards de plus que l'estimation initiale. On arrive donc au triple de ce qui était annoncé au départ !Le gouvernement et EDF ont lourdement menti tout au long de ce dossier pour obtenir l'aval parlementaire et l'acceptation sociale de ce projet scandaleux. Pire, lors du pseudo débat public en 2005, EDF assurait que le prix annoncé comprenait les coûts de développement de l'EPR. La supercherie est aujourd'hui pleinement révélée et EDF admet sa « méconnaissance du coût d'un projet aussi important », d'autant moins maîtrisé qu'EDF a fait appel à des milliers de sous-traitants sans expérience dans cette industrie.Les partis politiques, du PCF à l'UMP, tous aveuglément soumis au lobby de l'atome, ont refusé de remettre en cause cette fuite en avant. Une fois de plus, l'opinion publique a donc été honteusement manipulée et méprisée. Tel un joueur acculé « on ne va pas arrêter l'EPR maintenant, alors qu'il a déjà coûté tant de milliards ! », EDF joue avec l'argent public. Mais où cela s'arrêtera-t-il ?Un projet en difficulté à l'étrangerAvec les projets EPR, le lobby atomique français entendait conserver sa compétitivité de par le monde sur tout le cycle de l'uranium. C'est raté ! Tous les clients annoncés se sont désistés : Italie, Libye, Émirats arabes unis, Brésil, USA… Toutes ces annonces ont fait pschitt, la dernière en date étant le rejet de l'EPR en août dernier par l'Autorité de sûreté des États-Unis. Il ne reste guère qu’un projet très controversé et massivement rejeté par la population en Inde, et un autre en Grande-Bretagne, où EDF a dû racheter British Energy pour pouvoir se commander des EPR ! De toute façon, aucun réacteur ne sera construit sans aides publiques massives ou sans augmentation énorme du prix de l'électricité.Les deux seuls chantiers EPR de Finlande (Areva) et de Flamanville (EDF) continuent d'accumuler retards, surcoûts et surtout malfaçons. Quant aux deux EPR prétendument en chantier en Chine, seuls deux îlots nucléaires ont été vendus par Areva avec une perte de plusieurs milliards.Coûteux et dangereuxL’EPR n'est même pas compétitif avec… l'éolien terrestre. Greenpeace chiffre à plus de 100 euros/MWh l'électricité sortie de l'EPR à comparer aux 80 euros pour l'éolien terrestre. Malgré toute cette incompétence avérée, la ministre Delphine Batho continue d'assurer, tel un perroquet téléguidé, que l'EPR sera mis en service en 2016.Obéissant à la logique aveugle du capitalisme, le gouvernement EÉLV-PS persiste dans la course à la catastrophe. Car le projet EPR constitue un risque maximal : plus gros, plus complexe, chargé en MOX (un combustible nucléaire) et bourré de malfaçons, il est donc plus vulnérable. Il ne résisterait pas à la chute d'un avion de ligne. Sans compter l’énorme production de déchets radioactifs dont on ne sait que faire et qui s’ajouteront à la montagne déjà existante.Le NPA appelle à la cessation immédiate de ce chantier démentiel et à la sortie du nucléaire civil et militaire. Les sommes faramineuses ainsi dilapidées doivent être consacrées au développement des énergies renouvelables, en suivant le schéma de sortie du nucléaire en 10 ans du NPA. Nous mettrons toutes nos forces dans la construction de la mobilisation la plus large possible pour faire cesser cette folie capitaliste.Commission nationale écologie du NPA
Crédit Photo
Photothèque Rouge/Franck Houlgatte