Dans une tribune du 13 août, plusieurs représentants régionaux de partis de gauche (EELV, Ensemble, PCF, PG, POc) se prononcent pour une délocalisation de l'usine Areva-Malvési - usine de fabrication de combustible nucléaire - de Narbonne vers "une zone à faible densité de population" (sans pour autant préciser laquelle!).
Parlant de la nécessité d'aborder la suite "dans le respect absolu de ses salarié-es", et s'inquiétant que ceux-ci soient "eux-mêmes en pleine interrogation", les signataires de la tribune ne proposent pourtant que "le maintien d'emplois nécessaires au démantèlement et à la réhabilitation du site", autrement dit de supprimer tous les autres emplois, qui ne seraient pas nécessaires au démantèlement et à la réhabilitation du site. Les salariéEs ont donc toutes les raisons d'être inquiets, d'autant plus quand Areva annonce déjà 6000 suppressions de postes d'ici 2017!
Une telle orientation constitue un net recul tant du point de vue de la lutte anti-nucléaire que de la lutte contre les licenciements.
Pour le NPA, il est urgent de fermer l'usine Areva-Malvési et hors de question que cela serve de prétexte à la construction d'une nouvelle usine flambant neuve (celle de Malvési datant de 1959), car il faut sortir du nucléaire au plus vite et définitivement.
Cette fermeture doit se faire sans suppression d'emplois, car il est également hors de question qu'elle se fasse sur le dos des salariéEs, qui sont déjà les premiers exposés aux radiations quotidiennes et au risque d'accident, et ne sont en rien responsables des choix politiques irresponsables voire criminels d'Areva et de l'État depuis plus de 50 ans.
Areva entreprise publique doit maintenir emplois, salaires, avantages acquis de toutes et tous en répartissant le travail entre tous ses établissements et en favorisant, sous le contrôle des salariés et de la population, la création d'activités fondées sur les énergies renouvelables. Areva, donneur d'ordre de l'activité des sous traitants et fournisseurs autour de l'usine de Malvesi, doit assumer ses responsabilités en y garantissant emplois et salaires.
Alors que le chômage explose, ce ne sont pas de nouveaux licenciements qu'il faut, mais au contraire l'interdiction des licenciements avec maintien des salaires et avantages acquis.
Cela passe par une diminution massive du temps de travail pour partager le travail entre toutes et tous, et par l'indispensable reconversion des salariés de l'énergie vers les énergies renouvelables.
Alors que la conférence climatique de décembre à Paris s'annonce déjà comme une gigantesque pantalonnade, nous ne pouvons continuer à laisser des sujets aussi graves aux mains de tels irresponsables : il est plus que temps d'exproprier les intérêts privés de l'énergie pour constituer un service public unifié de l'énergie, sous contrôle démocratique des travailleurs et des usagers, seul en mesure d'assurer la transition énergétique radicale qui est aujourd'hui indispensable.
Le NPA sera de toutes ces batailles et n'a pas l'intention de renoncer!
Nous espérons qu'il en sera de même d'un maximum d'autres organisations politiques, associatives, syndicales, de militantes et de militants, pour pouvoir mener ensemble ces batailles jusqu'au bout!
Coordination NPA Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon,
Le 22 septembre 2015