En 2012, Hollande avait fait 60 promesses... La 41e était la fermeture la centrale nucléaire de Fessenheim.
Les arguments en faveur d’une fermeture, encore plus urgente que celles des autres centrales, ne manquent pas. D’abord, l’ancienneté de la centrale, doyenne du parc français. Fessenheim compte quarante ans d’activité, sa durée d’exploitation initialement prévue. En raison de sa localisation, Fessenheim est soumise à un risque d’inondation et à un risque sismique. Enfin, en dépit des travaux menés, le radier – le « socle » de l’enceinte de confinement de la centrale – reste moins épais que dans les autres réacteurs français.
EDF a tout fait pour faire traîner la décision effective de fermeture. Pour sauver la promesse de François Hollande, Ségolène Royal a fait publier, dimanche 9 avril un décret « abrogeant l’autorisation d’exploiter la centrale de Fessenheim ». Mais ce texte n’est qu’un faux-semblant. Il s’assortit en effet de deux conditions qui repoussent la vraie fermeture. La première est le démarrage effectif de l’EPR de Flamanville et la seconde est le maintien de la capacité de production d’EDF au niveau actuel. Deux contraintes qui reprennent les décisions du conseil d’administration de l’entreprise du 6 avril...
En cinq ans de pouvoir, le gouvernement n’a pu mettre en œuvre cet engagement relativement simple... Et une fois de plus, il a capitulé. Malheureusement, dans cette affaire, les syndicats ont servi de masse de manœuvre aux dirigeants de l’entreprise. « Il y a des zones à défendre pour certains, il y a des usines à défendre pour la CGT, quitte à les occuper si nécessaire, dont celle de Fessenheim », a ainsi déclaré un des responsables de la CGT d’EDF, se retrouvant ainsi aux côtés de ceux contre lesquels ils luttent : des patrons technocrates qui ne rêvent que de privatisation et qui suppriment des emplois. Cela alors que le démantèlement – inévitable – nécessitera durablement de nombreux emplois qualifiés.