Ces palmipèdes sont abattus et transformés chaque année à Gramat par la Coopérative agroalimentaire Capel. Et maintenant, dans un des départements les moins peuplés de France, l’entreprise Bioquercy veut y implanter une unité de méthanisation pour traiter 47 000 tonnes de déchets organiques par an...
Problème : les 1,5 million de canards n’en fourniront que 20 %. Alors, pour faire tourner la boutique, Bioquercy veut faire venir des cinq départements limitrophes du fumier, du lisier, des boues de stations d’épuration, des déchets d’industrie agro-alimentaire… convoyés à Gramat par 5 000 camions par an. Bruit, pollution, nuisances olfactives, encombrement des routes 24h/24, travaux de renforcement des routes et ponts sur fonds publics, et au niveau économique, seulement 2 ou 3 emplois créés et une vente d’électricité qui rapportera uniquement à la société Fonroche !À la sortie de l’usine, du « digestat » : 45 000 tonnes par an, contenant de l’azote, mais aussi des métaux lourds, des résidus de médicaments, d’antibiotiques... Il est prévu de répandre ce « digestat » dans les prés, les champs et sur le Causse, sur les terres de 72 exploitations dans un rayon de 30 km autour de Gramat. Les sols karstiques de la région étant extrêmement perméables, les nappes phréatiques apprécieront ! Les études hydrogéologiques n’ont pas été rendues à temps… Mais de toute façon, le décret préfectoral définissant la zone d’épandage ne les a pas prises en compte.
Un tour de passe-passeLe tout a été décidé et programmé en catimini, sans aucune publicité auprès des populations concernées qui, du coup, n’ont pas participé à l’enquête préalable.Ce qui aurait pu passer au début pour une idée pas trop bête, avec un bel alibi de transformation énergétique – produire de l’énergie avec des déchets locaux (si on fait abstraction de la nature de ces déchets) – se transforme une fois de plus en tour de passe-passe où les populations locales subissent et ne décident pas.Un comité anti-usine de méthanisation est en train de prendre forme et une pétition est en ligne 1
- 1. http://bit.ly/2fWDMz5[/fn].
Commission nationale écologie