Publié le Jeudi 16 novembre 2017 à 09h27.

Hulot, en marche sur le nucléaire

Arrêt des subventions à l’agriculture bio, autorisation d’un pesticide tueur d’abeilles, report de l’interdiction du glyphosate… Hulot, bien en place au gouvernement, recule aussi sur le nucléaire.Le ministre cite Réseau de transport d’électricité (RTE), gestionnaire du réseau électrique, qui prétend que réduire le nucléaire relancerait les centrales à charbon et à gaz, et donc augmenterait les émissions de gaz à effet de serre, pour justifier son piteux report à 2035, au lieu de 2025, de diminuer de 75 % à 50 % la part d’électricité nucléaire. 

La transition énergétique attendra 

Comme Royal hier, Hulot ajourne en outre la fermeture de Fessenheim. Tout ça au nom du réalisme ! Sans développer les solutions alternatives, annonçant ainsi de nouveaux reculs. 

Étonnant de la part d’un ministre qui n’explique pas comment alimenter les voitures électriques censées remplacer les véhicules à essence et diesel qu’il veut interdire à la vente à partir de 2040. Réaliste quand il faut se coucher devant le lobby nucléaire, mais baratineur-menteur quand il s’agit d’enfumer les esprits. 

Comme hier le faible objectif fixé par Hollande et Royal de réduction de la part du nucléaire à 50 % révélait leur capacité à brasser l’air du temps, on voit clairement aujourd’hui que Macron et Hulot sont des arnaqueurs de première classe dans la lutte contre le réchauffement climatique. Comme Jadot et EÉLV, experts en reculades et couleuvres avalées.  

Et pourtant…ça urge !

EDF n’a pas l’argent pour prolonger les 58 réacteurs conçus pour fonctionner 30 ans. Les quantités de déchets radioactifs qui s’amoncellent n’ont pas de solution qui préserve le présent et l’avenir. Un accident type Fukushima ou Tchernobyl peut se produire à tout moment en France. En attendant ce sont les factures qui vont exploser. 

Comme l’écrit Stéphane Lhomme, porte-parole de l’Observatoire du nucléaire : « la "stratégie" des dirigeants français, politiques et industriels, est de ne rien faire pour que la seule "solution" soit de continuer dans le nucléaire, en prolongeant la durée de vie des 58 réacteurs en activité. Mais cette option, qui pourrait passer pour une habile manœuvre de l’industrie nucléaire, revient à mettre la France dans une véritable impasse énergétique car le parc nucléaire est à bout de souffle et les finances d’EDF, exsangues, ne permettent pas de le rénover et encore moins de le remplacer par des centrales neuves (ce qui est une très bonne nouvelle). Plus que jamais, l’industrie nucléaire est un véritable boulet que la France traine de plus en plus péniblement et qui la mène dans l’impasse énergétique. Bientôt, la France sera obligée de compter sur ses voisins, en espérant qu’ils auront de l’électricité à exporter ».

Le projet des « Insoumis » se contente d’un objectif lointain de 100 % de renouvelables en 2050, ce qui n’engage pas beaucoup dans l’immédiat. Nous demandons que le scénario du NPA de sortie du nucléaire en moins de 10 ans soit étudié par les électricienEs. Hulot, lui, n’est pas qualifié pour cela. 

Commission nationale écologie