Greta Thunberg a qualifié la COP26 de « célébration du blabla », répétant que l'on pouvait parler d'un échec. La gesticulation autour des émanations de méthane ou de la déforestation n'y changeront rien, ni les prétendues annonces de certains pays, comme l'Inde, le Brésil et l'Argentine, qui parlent d'engagements en hausse.
Les engagements de la COP 21 (Paris 2015) qui étaient déjà largement insuffisants, ne sont pas respectés. Au rythme actuel de la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES), le secrétaire général de l'ONU, Gutierrez, estime que nous allons vers un scénario à + 2,7° à la fin du siècle ! Le désastre est bel et bien là, avec son lot annoncé de dérèglements climatiques et de catastrophes (incendies, inondations, submersions côtières, etc.), et les dirigeantEs du monde capitaliste confirment qu'ils ne feront rien pour l'empêcher.
Glasgow dans la rue !
Dès le vendredi 5 novembre, des dizaines de milliers de jeunes ont manifesté contre l'incurie des gouvernements des pays paradant dans la capitale écossaise. Le 6 novembre, 100 000 personnes ont marché sous une pluie battante pour réclamer des mesures pour affronter la gravité de la crise climatique. À noter la présence de représentantEs de peuples indigènes, directement menacés par la dévastation de leurs milieux de vie. Partout dans le monde, à Londres, en Suisse, en Corée du Sud, en Australie, des dizaines de manifestations et de rassemblements ont porté la défiance du monde à la face de ses dirigeantEs.
Mobilisation : le compte n'y est pas !
Malheureusement, en dehors de Glasgow, le niveau des manifestations est resté très insuffisant. En France, dans quelques villes, des manifestations significatives ont eu lieu (Toulouse, Rennes, Rouen, Caen, Nîmes), dans des villes plus petites ont eu lieu des rassemblements militants (Alençon, Metz...), mais souvent très nettement en deçà des manifestations du 9 mai. Le rassemblement de Paris a regroupé un millier de personnes...
« Pour le climat, marcher ne suffit pas ! »
Le 9 mai dernier, nombre de manifestantsEs s'interrogeaient sur le bien-fondé de marcher « pour une vraie loi climat ». Cette fois encore, certainEs ont remis en cause les modes d'action, comme à Rennes où des militantEs d’Extinction Rebellion (XR) scandaient « Pour le climat, marcher ne suffit pas ! ». Comme le début d'une prise de conscience, comme un appel à passer (ou à revenir) à des modes d'actions plus durs, comme les grèves scolaires en avaient montré la voie. L'heure est bien à construire un mouvement de masse pour le climat, qui ne se contentera pas de marcher, qui remettra à l'ordre du jour la grève des jeunes pour le climat, mais peut être aussi les blocages, la grève des travailleurEs.
Un mouvement qui se cherche
Peut être est-il temps de provoquer des assemblées générales de salariéEs, d'étudiantEs, dans les quartiers, de discuter des actions et des objectifs d'un mouvement pour le climat à rebooster. En tout cas, partout s'est exprimée la volonté de cibler les responsables (Tours, Londres, Rouen, Lausanne), et les manifestantEs ont pointé la responsabilité des banques et des multinationales. Dans plusieurs villes ou régions, le lien a été fait avec des luttes locales (Rouen, Louviers) quand ce ne sont pas des manifestations sur des questions locales qui ont tenu lieu de manif pour le climat (Montpellier). À noter, la très belle manif (2500 personnes !) à Mauzé-sur-le-Mignon, dans les Deux-Sèvres, contre les bassines.
Ecosocialisme ou barbarie
Les slogans anticapitalistes ont encore été, ce samedi, très facilement repris par une grande partie des manifestantEs, mais ça non plus, ça ne suffit pas ! Le NPA, avec d'autres, trace la voie de la construction d'une alternative politique : le capitalisme ne résoudra pas la crise climatique dont il est responsable car le productivisme, l'extractivisme, la surconsommation sont consubstantiels de ce système. Crier qu'on déteste le système capitaliste, lors des marches climat ne peut plus suffire : l'heure est à l'engagement pour le renverser !