Publié le Jeudi 4 novembre 2021 à 08h00.

La COP26, l’Écosse et le nucléaire

Alors que la COP26 vient de commencer, force est de constater que le lobby pro-nucléaire s’agite, y compris et notamment en France. Une agitation qui n’est sans doute pas sans lien avec le lieu où se tient la COP, l’Écosse, qui n’est pas un pays pro-nucléaire, loin de là…

 

La Conférence sur les changements climatiques se tient du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow en Écosse, sous présidence britannique et en partenariat avec l’Italie. Elle fait l’objet d’une intense campagne du lobby nucléaire français afin d’inclure la production d’énergie atomique dans le catalogue des énergies non carbonées. C’est le cas du dernier rapport du gestionnaire du Réseau de transport d’électricité français (RTE) publié le 25 octobre 2021, qui présente les « petits réacteurs modulaires » (PRM) comme le nouvel eldorado à l’horizon 2050. Pas une journée dans les médias français sans la petite musique du nucléaire propre et peu coûteux.

À la pointe des recherches sur les énergies renouvelables

On peut comprendre cette agitation, l’Italie a renoncé par référendum à cette énergie en 1987 et fermé toutes ses centrales, et l’Écosse a publié, en août 2020, un rapport concernant la réutilisation en 2333 (dans 313 ans) du site nucléaire de Counreay fermé en 1994. Pour la première fois, un rapport d’État confirme que le temps de la pollution nucléaire s’étale sur de nombreuses générations. Le gouvernement écossais, par ailleurs, est à la pointe des recherches sur les énergies renouvelables comme dans les îles Orcades. En outre, les autorités écossaises sont totalement opposées au maintien de la base de sous-marins nucléaires de Faslane. Les ÉcossaisES, qui sont viscéralement antinucléaires, ont toujours dit qu’ils et elles ne voulaient pas de cette base.

La « transition énergétique » étant à l’ordre du jour de la COP26, l’agitation dans les rangs des promoteurs du nucléaire civil et militaire français n’est donc pas une surprise. Depuis deux semaines, pas une journée sans un rapport d’État, et des candidats à la présidentielle, de l’extrême droite au PCF, et des gourous comme l’ingénieur multi-médias Jean-Marc Jancovici montent au créneau. Il faut sauver le soldat nucléaire.

Depuis la COP21 à Paris le mouvement international contre le réchauffement de la planète admet que le nucléaire ne changera pas le climat, et qu’il est même une des causes du dérèglement climatique. Plus que jamais, mouvement antinucléaire et mouvement climatique doivent rester soudés sinon les milliards qui seront investis dans le nucléaire manqueront cruellement aux budgets nécessaires à l’incontournable révolution énergétique.