Publié le Mercredi 9 octobre 2024 à 08h00.

La forêt trinque ! La Creuse se mobilise !

Plus de 2 500 personnes se sont retrouvées à Guéret le 5 octobre pour manifester leur opposition au projet d’implantation de l’usine de granulés bois porté par Biosyl ou encore l’extension contestée de la scierie Farges Bois à Egletons en Corrèze.

Bien évidemment, il s’agit dans cette résistance de la préservation de l’écosystème, de la biodiversité et d’espèces protégées et plus globalement d’un environnement pour des départements ruraux qui n’ont souvent plus que ça comme richesse. Mais il est surtout question d’un système, celui de l’exploitation à outrance de la matière première bois (130 000 tonnes de feuillus par an), non pas pour du bois d’œuvre mais pour sa valorisation énergétique à l’aide de la pratique de la coupe rase. Rentabilité maximum de couper des hectares sans distinction des essences, réimplantation de résineux qui ne sont même pas assurés de former à nouveau des forêts sachant qu’il faut près d’un siècle pour qu’une forêt arrive à maturité.

Défendre les forêts contre la surexploitation

Ce n’est donc pas la lutte de ceux et celles qui refusent d’utiliser le bois comme matière première, comme voudraient le faire croire l’État par le biais de la préfecture de Creuse, la communauté de commune du Grand Guéret et le directeur de l’usine au nom de la sacro-sainte nécessité économique et du chantage à l’emploi (à peine quelques dizaines sur le département). Il s’agit au contraire, de la défense d’un bien commun fondamental dans un contexte de crise écologique et de réchauffement climatique.

Cette mobilisation – appelée par plus de 30 associations telles que Canopée ou France nature environnement et soutenue par les organisations syndicales de la Confédération paysanne, de la CGT et de la FSU, des partis politiques tels que la FI, les Écologistes, l’UCL ou le NPA-l’Anticapitaliste, en présence de nombreuxEs éluEs dont la maire de Guéret Marie-Françoise Fournier ou les députées Mathilde Panot et Marie Toussaint – s’est déroulée dans une ambiance combative, festive et familiale mise à part quelques frictions avec des policiers en civils et cagoulés en fin de cortège qui voient en tout manifestant écologiste, un écoterroriste en puissance !

Une expérience des luttes qui sert

La lutte continue. Des actions en justice sont encore en cours pour casser les autorisations administratives de la préfecture permettant l’implantation de Biosyl. Il sera néanmoins nécessaire de continuer le combat, de lutter contre un capitalisme qui ne conçoit que le profit à court terme et n’a aucune considération pour le vivant et son environnement. La Creuse avait déjà réussi à mettre en lumière la nécessaire lutte pour le service public, puis celle des équipementiers automobiles avec les GM&S face à leur donneur d’ordre unique... celle pour des forêts vivantes montre à nouveau que les CreusoisEs ont définitivement la tête dure et qu’iels n’ont pas l’intention de se laisser faire.

Correspondant