La Prévalaye, site naturel à la lisière de Rennes, est un de ces rares endroits encore épargnés par la colonisation urbaine de la métropole : des zones humides et agricoles, des hameaux, des jardins familiaux… aujourd’hui menacés.
Loin du modèle urbain classique qui sépare la ville de la campagne par des périphéries ghettoïsées puis par des zones industrielles, la coopération entre citadinEs et paysanEs y réinvente une organisation, aujourd’hui éteinte. Cela permet des initiatives de circuit-court et porte un fourmillement culturel très important : des festivals, de l’éduc’ pop’… Le tout prend une signification très politique, où la culture populaire s’érige en rempart à la domination capitaliste. Ce petit morceau de nature qui fait de la résistance nous montre la force et la cohésion qu’engendre une prise en main collective de l’espace public.
Deux conceptions s’affrontent
Mais la Prévalaye est aujourd’hui directement menacée par la logique du profit. Alors que des aménagements urbains inutiles affectent déjà les écosystèmes, le cœur du problème est maintenant le projet d’extension du centre d’entraînement du Stade Rennais (football) qui empiéterait de 3,6 hectares sur les zones agricoles. L’on voit alors s’opposer une gestion collective populaire, qui fait évoluer l’espace en tenant compte des données écologiques, et une alliance entre la majorité municipale et la famille Pinault, propriétaire du Stade Rennais.
Pour nourrir l’illusion démocratique, un « Comité de gestion de la Prévalaye » a été mis en place. En réalité, le projet est déjà entériné, et le comité ne pourra intervenir qu’à la toute fin du processus.
La Prévalaye, elle est à qui ?
Ni l’utilisation de matériaux écolos ni l’engagement de planter des arbres ailleurs n’empêcheront la destruction des sols et des écosystèmes. Cette écologie de compensation représente bien le capitalisme vert promu par EÉLV. Une vraie écologie c’est la confrontation directe des besoins humains et des dangers écologiques qui y sont liés, pour évoluer en coexistence avec la nature, et non pas compenser une catastrophe par des plantations ailleurs ! Les éluEs osent en outre avancer l’argument de la création d’une équipe féminine qui serait prétendument conditionnée par l’extension !
Le combat s’organise à la Prévalaye, qui est devenue le nouveau centre de la lutte écologiste à Rennes, fidèle à sa tradition culturelle populaire. Ainsi, une « Plantation Rébellion » a déjà permis de planter 500 arbres dans la zone menacée, et les militantEs tentent d’élargir le rapport de forces pour promouvoir une vision alternative qui résiste au foot-business…