Alors que la réglementation française prévoit une déconstruction des centrales arrêtées « dans un délai aussi court que possible », EDF a demandé à l’ASN de reporter le démantèlement... de 60 ans !
La raison technique invoquée confirme ce que nous savions déjà : les nucléocrates ne savent pas comment démanteler une centrale. Alors qu’EDF prévoyait d’opérer « sous eau » (l’eau étant supposée protéger des radiations !), l’entreprise change son fusil d’épaule et voudrait maintenant démanteler « sous air ». Mais il lui faudrait étudier cette nouvelle technique pendant dix ans, puis l’expérimenter sur la centrale de Chinon, avant de la généraliser aux autres centrales, ce qui nous amène au 22e siècle, soit 150 ans après leur construction.
Résumons, EDF et AREVA ne sont pas en capacité de construire une centrale (voir les problèmes des EPR finlandais et de Flamanville), la seule solution qui a été trouvée pour la gestion des déchets radioactifs est de rendre la Meuse invivable à jamais. Et EDF propose maintenant de repousser le démantèlement des centrales et donc son financement aux générations futures.
À Fessenheim, la farce mortifère continue
EDF refuse maintenant de fermer la plus vieille centrale en activité de France, cela en protestation du montant, jugé trop faible, de la compensation proposée par Ségolène Royal. Pourtant, lors de sa construction, l’amortissement de la centrale avait été calculé sur 20 ans et la durée d’exploitation prévue était de 30 ans. Faut-il aussi mentionner que cette centrale est en zone sismique et inondable ? La seule concession accordée par Hollande à EÉLV ne sera donc pas tenue... EDF, entreprise publique détenue à 85 % par l’État, se rebelle en attendant que la droite, encore plus pro-nucléaire que le PS, reprenne le pouvoir.
Pendant ce temps, les risques augmentent du fait de la vétusté des installations, de la « perte de mémoire » des salariéEs, aggravée par le recours systématique à la sous-traitance par EDF.
Coup sur coup, ces deux annonces par EDF et l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) viennent justifier notre exigence de socialisation totale de l’énergie. Il est temps d’arrêter le massacre et d’imposer notre révolution énergétique.
Commission nationale écologie
Voir le rapport de l’ASN.