Le secrétaire général de l’ONU voulait faire de l’assemblée générale 2019 un moment historique, à l’égal de l’accord de Paris 2015 lors de la COP21.Le 23 septembre, sur 193 États membres, seuls 136 sont venus, dont 73 avec des déléguéEs de second rang. Brésil et USA, cohérents avec leur climato-négationnisme, ont boycotté. Le fiasco de l’AG a été total, tout comme l’accord de Paris avait été incapable de prendre la moindre décision contraignante.
Désinvolture criminelleL’assemblée aura permis à certains de se faire valoir, comme Macron distribuant bons et mauvais points, prodiguant des encouragements. Dérisoire et irresponsable quand on le voit à New York avancer l’objectif de – 55 % d’émissions de GES pour 2030, et à Paris, trois semaines plus tard, fixer l’objectif de – 40 % à la convention citoyenne pour le climat. Cette désinvolture est criminelle.L’ONU avait initié un sommet des jeunes pour le climat deux jours plus tôt. Après avoir essayé de récupérer Greta Thunberg, de neutraliser son discours, les puissants et tous ceux qui les servent ont déchaîné leur haine machiste, anti-jeune, leur mépris… quand elle les a défiés et a appelé à la grève mondiale. Comme l’écrit notre camarade Daniel Tanuro : « La haine contre cette jeune femme est l’expression de la lutte des dominantEs pour leur domination. La lutte contre la jeunesse et contre les femmes, bien sûr. Mais aussi contre les salariéEs, les paysanEs, les raciséEs, les peuples indigènes, les personnes différentes, et le vivant en général. La lutte des classes à l’ère de l’Anthropocène »1. À gauche et dans le mouvement pour le climat, il est temps de ravaler « la rage de s’en faire remontrer par une jeune fille de quinze ans, sortie de nulle part, qui a fait plus en un an pour changer le climat que bien des structures militantes en trente ans… »2 et de s’engager pleinement dans ce mouvement.