Un incendie catastrophique balaie Los Angeles, détruisant des quartiers entiers. Le réchauffement climatique avec des conditions météorologiques extrêmes, en l’occurrence des vents extrêmement violents, en est la principale cause.
Depuis le début de l’incendie le 8 janvier, le feu a parcouru plus de 15 000 hectares, détruit plus de 12 400 maisons, entreprises et écoles. 24 personnes ont été tuées et 13 sont portées disparues, tandis que 153 000 personnes ont été forcées d’évacuer. Certains quartiers ont l’air d’avoir été bombardés. La ville a déclaré l’urgence sanitaire en raison de la fumée dense et dangereuse.
Le vent, la sécheresse et les dénis de Trump
Les incendies de forêt sont fréquents dans le sud de la Californie, détruisant parfois quelques maisons, mais il s’agit du pire événement de ce type à Los Angeles et dans l’histoire des États-Unis, et il est en grande partie dû aux vents chauds de Santa Ana qui se produisent chaque année à cette saison, avec des rafales pouvant atteindre 80 km/h, ce qui assèche le chaparral (étendues couvertes de buissons et broussailles) et crée des conditions idéales pour les incendies. Cette fois, les vents ont soufflé à 160 km/h rendant impossible l’utilisation des avions qui larguent de l’eau et des produits d’extinction.
La Californie a souffert de la sécheresse durant des décennies jusqu’en 2023. Los Angeles a reçu plus de pluie que d’habitude au cours des deux dernières années, mais le chaparral s’était développé et un été et un automne chauds l’ont transformé en bois d’allumage. Cinq incendies se sont allumés dans différentes parties de la région : en plus de ceux de Lidia, Hurst et Kenneth, les plus importants sont ceux de Palisades et d’Eaton.
Los Angeles dispose de dizaines d’engins de lutte contre les incendies et de 9 000 pompiers engagés, qui sont les plus expérimentés du pays en matière d’incendies de forêt, mais ils ne suffisent pas. D’autres pompiers sont venus apporter leur aide depuis le nord de la Californie, le Mexique et le Canada.
Sans surprise, le président élu Donald Trump a rendu le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsome, responsable des incendies, en le qualifiant de « Newscum » (scum signifie « rebut »). Trump a prétendu à tort que G. Newsome n’avait pas signé une « déclaration de reconstitution de l’eau » qui aurait permis d’acheminer davantage d’eau depuis le nord de la Californie, alors qu’il n’existe aucun document ou plan de ce type. Trump n’a pas répondu aux appels ou aux lettres de Newsome et, au cours de son premier mandat présidentiel, il avait coupé l’aide à l’État contre les catastrophes.
Urbanisation aléatoire
Si le réchauffement climatique, à l’origine des vents violents, est la cause fondamentale de l’incendie, d’autres facteurs entrent en ligne de compte. En 2008, la Californie a adopté un nouveau code de la construction visant à réduire les incendies, mais la plupart des bâtiments de Los Angeles ont été construits avant et n’ont pas été mis aux normes. Pendant une centaine d’années, Los Angeles a été une ville en plein essor et chaque essor a conduit la ville à s’étendre à tort et à travers. La ville n’a commencé à planifier son développement que dans les années 1940, mais tout au long du 20e siècle, la planification et la réglementation ont été faibles. Plus récemment, trop de quartiers ont été créés dans les zones où les incendies sont les plus fréquents et les plus dangereux, les braises sautant du chaparral aux arbres et aux maisons.
Los Angeles connaissait déjà une pénurie de logements et des loyers élevés, avec 100 000 sans-abris dans le comté. Ces incendies ne feront qu’aggraver la situation. Les gens voudront reconstruire, risquant ainsi de subir des catastrophes similaires à l’avenir.
Si la Californie est aux États-Unis la mieux placée pour réglementer l’utilisation des combustibles fossiles et assurer la transition vers d’autres sources d’énergie, les États-Unis n’ont pas été en mesure de réduire suffisamment l’utilisation des combustibles fossiles. Le réchauffement climatique se poursuit et nous connaissons des phénomènes météorologiques extrêmes. Le pays doit mettre fin à l’utilisation des combustibles carbonés, et nous avons besoin d’un mouvement qui puisse forcer les entreprises et les dirigeants politiques à le faire.
Dan La Botz, traduction Henri Wilno