Publié le Mardi 2 juillet 2024 à 17h00.

Le procès des neuf militantEs écologistes reporté en décembre

Jeudi 27 juin devait se tenir le procès le procès des neuf inculpéEs poursuiviEs à la suite d’une action le 10 décembre 2023 sur le site de Lafarge à Val-de-Reuil, dans le cadre des trois jours contre les entreprises du béton, organisés par les Soulèvements de la Terre.

Ce jour-là, 80 militantEs écologistes s’étaient introduits dans l’usine pour dénoncer la pollution engendrée par l’industrie du béton, et le soutien financier de Lafarge à l’organisation terroriste Daesh.

Les moyens de l’antiterrorisme

Le 8 avril 2024, 17 personnes avaient été interpellées chez elles par des policiers masqués et cagoulés de l’antiterrorisme, car soupçonnées d’avoir participé à des dégradations. Elles avaient été placées en garde-à-vue pendant près de 75 heures. Puis neuf avaient été poursuivies pour « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit...», « dégradation ou détérioration du bien d’autrui...», « arrestation, enlèvement séquestration ou détention arbitraire d’otage commis en bande organisée... », chefs d’inculpation pouvant occasionner 10 ans d’emprisonnement. Par ailleurs, Lafarge réclame 556 000 euros de dommages et intérêts et trois des interpelléEs devront répondre d’un chef d’accusation supplémentaire pour avoir refusé de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques (ADN, empreintes et photos).

Six mois de stress en plus

Quelques jours avant le procès, les inculpéEs et leurs avocats avaient été informés du report du procès à une date ultérieure. Le 27 juin s’est donc transformé en une audience. Dans un premier temps, le procureur de la République a expliqué que, en raison de travaux, le procès était reporté aux 19 et 20 décembre 2024. Il s’est félicité que cela permettra d’avoir une nouvelle salle d’audience... Mais en fait, c’est six mois supplémentaires de stress pour les prévenuES à attendre le procès et son verdict !

Levée des contrôles judiciaires

Le point le plus important de cette audience était sur la levée ou non du contrôle judiciaire (interdiction notamment de contact avec les autres inculpéEs) jusqu’au procès en décembre. Des prévenus ont expliqué les conséquences sociales et humaines pour eux du contrôle judiciaire, de l’angoisse quasi permanente de craindre de rencontrer à tout moment un autre prévenu, surtout dans une petite ville, où cela peut même se produire sur le parking du supermarché. Le tribunal a décidé de lever l’ensemble des mesures du contrôle judiciaire. Cette décision a été un soulagement immense pour les militantEs concernéEs. Comme l’ont expliqué les avocats, il n’y avait aucune raison pour ces contrôles judicaires, si ce n’est de maintenir une pression sur les personnes et casser les liens sociaux et amicaux !

Le soutien continue

Le 27 juin, une quarantaine de personnes, malgré la connaissance du report du procès s’étaient déplacées à Évreux, dont plus d’une vingtaine de l’Orne où un comité de soutien s’était créé dès la sortie des gardes-à-vue. Une soirée festive avec concerts et restauration a réuni 250 personnes. Puis une réunion de débat public où une centaine de personnes ont pu échanger avec des représentantEs de la LDH, des Soulèvements de la Terre, de EÉLV et de la porte-parole nationale du NPA, Christine Poupin.

Maintenant la mobilisation autour du procès des 19 et 20 décembre, pour la dénonciation de cette opération politique assimilant les militantEs écologistes à des terroristes et pour la solidarité avec les inculpéEs doit se renforcer !

CorrespondantEs