Publié le Dimanche 28 janvier 2018 à 17h23.

Loi Mobilités : Toujours pas les bons choix !

Le gouvernement prépare une « Loi d’orientation sur les mobilités » pour le printemps et met en scène un soi-disant dialogue : Assises nationales de la mobilité, Conseil d’orientation des infrastructures (COI). 

Le COI, composé d’élus et d’experts, devra « préparer les transports de 2030 », « étudier les ressources de financement et établir une priorité dans les choix d’investissements ». Dit autrement, il triera et classera les grands projets (autoroutes, LGV...), le plus souvent à la fois inutiles et destructeurs, imposés aux populations. La ministre des Transports, Élisabeth Borne, assure quant à elle le plan com’ avec quelques annonces présentées comme « ­innovantes », voire « décapantes ».

« Mettre fin au tout-voiture »… dit-elle

La solution serait l’extension des péages urbains. Il s’agirait de donner la possibilité aux autorités locales de créer des péages pour l’accès des voitures dans les centres-villes, comme ça se fait à l’étranger (Londres, Milan...) Une bonne vieille méthode, la sélection par le fric, donc la possibilité de continuer de polluer pour ceux qui peuvent payer. Il suffit pour s’en convaincre de voir la taille et la puissance des voitures qui continuent d’embouteiller l’hyper-centre de Londres. 

Et à la campagne ? Là, la ministre a une idée de génie : utiliser les voies ferrées abandonnées par la SNCF et les régions pour y faire circuler... des véhicules électriques sans chauffeur. La loi pourrait supprimer la présence humaine obligatoire en cas de défaillance ! Et dans le registre toujours plus libéral, elle pourrait aussi autoriser les chauffeurs de taxi amateurs, conduisant leur propre véhicule, sous couvert de transport « entre particuliers ». 

Pour le transport de marchandises, la seule réponse envisagée est la vignette. Il ne s’agit en aucun cas de réduire le nombre de camions sur les routes mais de trouver de l’argent (autour de 550 millions d’euros par an). Début juillet, Élisabeth Borne avait déclaré aux Échos, à propos des grands projets : « Nous ne pouvons pas poursuivre les promesses non financées », ajoutant que « les flux de camions qui transitent par nos territoires doivent contribuer eux aussi au financement de nos infrastructures »

Les mots pour le dire

Le mot à la mode est MO-BI-LI-TÉ. La mobilité est forcément positive. Qui a envie d’être immobile ? Il faut forcément plus de mobilité ! Pourtant la lutte contre le changement climatique et contre la pollution de l’air exige le transfert du transport des marchandises vers des modes moins émetteurs comme le ferroviaire ou le fluvial, mais aussi et surtout la réduction drastique des distances parcourues et des volumes transportés. Cette urgence oblige à se poser la question de ce qui est transporté et pourquoi. 

Transports collectifs publics et gratuits ! Et vive le vélo !

Concernant le trafic routier, il est désormais établi que les infrastructures (autoroutes, ponts, tunnels, échangeurs...) fonctionnent comme des « aspirateurs » à voitures, qui augmentent le trafic jusqu’à saturation au lieu de le fluidifier. Il faut non seulement stopper ces projets mais faire machine arrière ! 

Il est vital de développer des transports collectifs, publics et gratuits adaptés. Dès aujourd’hui, les subventions publiques et le versement employeur couvrent plus de 80 % des budgets transports dans les villes. Basta le ticket ! Dans le même temps, favorisons les déplacements à pied et à vélo. Des pistes cyclables, des garages à vélos dans chaque immeuble… afin que le vélo redevienne ce moyen de transport populaire qu’il a été !

Commission nationale écologie