En déployant plus d’un millier de policiers à Sainte-Soline pour voler au secours de l’agrobusiness et des projets écocides de méga-bassines, le gouvernement fait une nouvelle fois la démonstration de son caractère anti-écologique et anti-démocratique. Il y a urgence à stopper cette minorité de capitalistes qui s’approprie le bien commun et sacrifie l’environnement au détriment du plus grand nombre.
Passages en force répétés à l’Assemblée nationale avec le 49.3, interdictions de manifester, politique de la matraque : le gouvernement Macron poursuit sa fuite en avant autoritaire. En qualifiant les manifestantEs de Sainte-Soline d’« écoterroristes », Darmanin tente grossièrement, masquant le soutien du pouvoir à l’agro-business, de disqualifier les opposantEs pour justifier la violence contre eux. C’est la même logique que celle qui vise à traiter les raffineurs en grève de « preneurs d’otages », comme l’ont dit le président du Medef et la majorité des éditorialistes des grands médias.
Rompre avec le productivisme et le capitalisme
Gigantesques incendies de forêts, restrictions de l’usage de l’eau : l’été a été marqué par les lourds effets du réchauffement climatique, qui impacte des millions de personnes. Et c’est bien parce que l’urgence climatique et environnementale nécessite des mesures immédiates, en rupture avec le modèle productiviste capitaliste, que nous défendons la radicalité des actions, notamment les occupations de sites et le développement de collectifs de soutien. Et s’il faut désobéir face à des interdictions de manifester, ou se défendre face à la répression policière, nous en sommes et nous en serons !
Derrière les projets des méga-bassines, ce sont en réalité deux visions de l’agriculture et même deux visions du monde qui s’opposent. La FNSEA et les grands propriétaires terriens défendent le productivisme, les cultures intensives, le saccage des sols et des animaux. La ponction des nappes phréatiques nécessaire à ces piscines géantes accentue la pression sur les ressources en eau, nuit à la biodiversité et continue d’alimenter un modèle agro-industriel qui dévaste l’environnement, notamment avec la monoculture du maïs. Tout cela avec de l’argent public !
Face à cela, il y a celles et ceux qui défendent la planète et l’intérêt général, considérant qu’une rupture avec le capitalisme productiviste est nécessaire : pour une agriculture biologique, respectueuse des sols, des nappes, des rivières, des humains et des animaux, autrement dit du vivant.
Macron et son gouvernement défendent dans leur discours la « sobriété » — pourtant indispensable — pour culpabiliser la population, mais ils refusent de s’en prendre aux grands groupes pétroliers, dont Total, qui persistent dans la poursuite de l’exploitation des combustibles fossiles afin de pomper toujours plus de profits. Ce sont eux les vrais éco-destructeurs !
Lier les combats écologiques et sociaux
La mobilisation contre les méga-bassines montre l’urgence de faire de l’eau un bien commun. C’est aussi un conflit de classe pour l’appropriation d’un bien commun et d’un territoire de production. L’appropriation privée de l’énergie, de l’eau, comme celle de l’ensemble de la production, pose la question du partage des ressources et donc la nécessaire expropriation des capitalistes. Il faut enlever à ces derniers leurs capacités de nuisance, et sortir d’un système dans lequel les profits passent avant tout, y compris nos vies, la vie.
Le dimanche 16 octobre, nous avons manifesté à Paris « contre la vie chère et l’inaction climatique ». Produire moins mais mieux, et en travaillant moins : la lutte environnementale, en particulier contre le réchauffement climatique, est indissociable des questions sociales et démocratiques. Faire reculer le gouvernement et les grands patrons de l’agriculture productiviste constituerait un formidable encouragement pour l’ensemble des résistances, y compris les luttes actuelles pour arracher des augmentations de salaires face à la rapacité des capitalistes.
Nous n’avons rien à attendre de la future COP 27 qui sera avant tout une grande opération de communication, comme celles qui l’ont précédée. Comme cela fut le cas à Notre-Dame-des-Landes, c’est en prenant nos affaires en mains que nous pourrons réellement imposer des reculs à la bourgeoisie et à son personnel politique. Au-delà, comme le montre l’impact immédiat des grèves dans certains secteurs clés de l’économie et de la société, c’est notre camp social qui a la force pour rompre avec ce système et construire un monde où les besoins de la majorité et la préservation de la planète passent avant les intérêts de quelques-uns.