Dans l’impossibilité d’expulser immédiatement la Zad, le gouvernement bricole à Notre-Dame-des-Landes. Des rapports, des schémas d’aménagement, et même un « référendum »...
Suite au procès de janvier dernier, les paysanEs et habitantEs « historiques » de Notre-Dame-des-Landes sont expulsables dès ce vendredi 25 mars. Même s’il faut rester vigilant, cette menace ne peut en réalité que difficilement se concrétiser, compte tenu du nouveau rapport de forces créé depuis quelques mois, en particulier par l’énorme manifestation du 27 février dernier qui a rassemblé des opposantEs venuEs de toute la France.
Car l’avertissement était on ne peut plus clair : le mouvement ne laissera jamais les paysanEs et habitantEs de la Zad être expulsés, et les travaux ne démarreront pas. Au cas où Valls ne l’aurait pas entendu, les comités de soutien lui rappelleront ces 25 et 26 mars, par des manifestations carnavals de rue ou des manifestations devant les locaux du PS, que la lutte continuera partout en France « sur le terrain, dans les rues, sur les routes et dans les bourgs ».
La vigilance sera alors encore de mise car nul doute que Valls et sa police saisiront une fois encore l’occasion d’incriminer les opposantEs, de diviser le mouvement.
Bricolage gouvernemental
Les opposantEs n’attendent désormais pas grand-chose de la guérilla juridique : c’est ainsi que le gouvernement, après avoir escamoté un contentieux avec l’Union européenne, a fait ajouter en urgence un volet environnemental de 122 pages au SCOT local : ce « Schéma de cohérence territoriale » bricolé lui sauve la mise pour entamer les travaux à l’automne.
D’ici quelques semaines, c’est le ministère de l’Écologie qui devrait rendre un rapport sur l’opportunité du projet. Un rapport bien évidemment téléguidé par l’État, bien loin de l’étude indépendante exigée par les opposantEs. Comment faire confiance à un État à la fois juge et partie, et qui n’a su faire preuve que de manipulations, de dissimulation de documents officiels et de mensonges ? Ce nouveau bricolage devrait semer un peu le doute – suffisamment pour accréditer l’honnêteté du gouvernement dans son projet de « référendum » annoncé fin juin.
Les guillemets sont en effet de mise pour cette « consultation ». Inédite juridiquement, c’est un nouveau bricolage, de la loi Macron cette fois. Peu importe, car autour de la Zad la légitimité n’a plus grand-chose à voir avec la légalité, et encore moins avec les illusions de démocratie en milieu capitaliste. Nous reviendrons prochainement sur ce coup politique de dernière chance du quinquennat Hollande.
CorrespondantEs NPA 44