Ce dimanche 26 juin, le gouvernement se livrera à un sondage géant sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Un simulacre de démocratie pour mieux passer en force sur la Zad.
Le président Hollande n’a trouvé, pour contourner la popularité croissante des opposants à l’aéroport, qu’une manipulation qualifiée de « référendum », aussitôt rebaptisée « consultation ». Presque un aveu, car ce sondage n’engage ni l’État ni les collectivités locales.
Propagande sur les landes
Ce sondage est limité à la seule Loire-Atlantique, puisque le projet Aéroport du Grand Ouest serait censé être « local ». Les autres habitantEs du « Grand Ouest » sont donc priés de se taire, comme tout ceux qui financent ce projet voulu par l’État depuis 1966. Une facétie qui, par exemple, ne fera pas rire les opposants du centre d’enfouissement nucléaire de Bure, qui eux se sont vu refuser un référendum local au prétexte que leur projet est national !
Ainsi donc, dimanche on votera – peut-être – si on a pris soin de se connecter à internet pour consulter le site de propagande gouvernemental, mis en ligne seulement depuis deux semaines. Et si on veut bien croire les super-menteurs : une DGAC qui dissimule ses chiffres aériens, un ministère de l’Environnement qui dissimule les avis de ses propres services, une enquête environnementale bâclée, et des promesses d’emploi comme s’il en pleuvait.
Passons sur les copinages de hauts fonctionnaires avec Vinci, qui ne sont que l’ordinaire des relations entre l’État et les capitalistes...
Tromperie sur l’emploi
En face, les opposants sont pragmatiques : piégés par le paravent démocratique, ils font campagne, mais en prévenant d’avance que la Zad ne sera pas évacuée, et l’aéroport ne se fera pas, sondage ou pas. Une mobilisation sans précédent : 25 réunions publiques en un mois et 470 000 tracts distribués.
C’est la tromperie sur l’emploi qui mobilise le plus. Car ce sont bien les promesses de création d’emplois qui font que beaucoup voteront Oui : l’urgence est telle que des grands travaux, se dit-on, ne peuvent être que favorables. Une fausse évidence battue en brèche par les syndicats, Solidaires, FSU, mais surtout la CGT : les travailleurs de l’actuel aéroport, celles et ceux du groupe Vinci, puis toute la CGT locale, se sont exprimés contre le projet au nom de l’emploi.
Face à l’urgence du chômage et de la précarité, il nous faut des emplois pour les écoles et les collèges, les hôpitaux et maisons de retraites, l’isolation des logements ou encore pour les transports collectifs (gratuits !). Des emplois utiles au plus grand nombre, des emplois durables, et non un aéroport qui ne servirait que quelques patrons du BTP.
Nous garderons la Zad !
Pour le NPA, ce vote n’est qu’un coup tordu. Nous savons que le seul objectif du gouvernement est de légitimer l’évacuation par la force des occupantEs de la Zad. Il a échoué depuis 2012 à les déloger, malgré sa propagande et la répression contre des « zadistes » dont le principal tort est de cultiver leur jardin... et de lui résister. Que le Oui ou le Non l’emporte, l’État tentera d’évacuer la Zad.
Ce dimanche et après, nous dirons Non. Parce que ce projet est inutile et destructeur. Parce que nous ne croyons pas aux mensonges de l’État et des collectivités locales et encore moins à ceux des groupes capitalistes. Parce que nos emplois valent plus que leurs profits. Parce que la Zad et tout ce qui s’y vit est plus riche d’espoirs que toutes leurs promesses.
Bertrand Achel