Comment annuler une décision d’une instance de l’Union européenne dès l’instant qu’elle s’oppose aux intérêts d’une multinationale ? Très simple : en passant outre !
C’est ainsi que la Commission européenne a autorisé début décembre la mise sur le marché de deux nouveaux maïs OGM commercialisés par Monsanto, alors même que la commission environnement du Parlement européen avait voté contre. La belle démocratie que voilà !
Ces maïs (NK603xT25 et MON 87427) qui se retrouvent dans des produits destinés à l’alimentation humaine et animale, sont résistants aux herbicides contenant du glyphosate. La Commission européenne choisit donc d’ignorer délibérément le travail de parlementaires européens et l’avis du Circ (Centre international de recherche sur le cancer qui dépend de l’OMS) qui a classé en mars dernier le glyphosate comme « cancérigène probable ». La santé des populations ne pèse donc rien face à Monsanto qui a de puissants relais dans cette Europe au service du fric.
Vous avez dit « principe de précaution » ?
De plus, dans une résolution adoptée le 1er décembre, la commission environnement du Parlement européen réclamait également une suspension des autorisations d’aliments génétiquement modifiés à destination humaine et animale, tant que la procédure actuelle ne serait pas améliorée.
En effet, les procédures d’autorisation ne permettent pas d’assurer avec certitude que l’OGM en question ne présente aucun risque sanitaire. Les autorités européennes doivent principalement se baser sur les études des industriels pour autoriser ou non les OGM. Parfois, les modifications génétiques réelles de l’agrochimie ne sont pas celles qui sont enregistrées lors de leur autorisation.
Dans ces conditions, on serait en droit d’attendre, au minimum, l’application du principe de précaution. Mais, là comme ailleurs, seule la force et la détermination des mobilisations l’imposeront. Le mouvement anti-OGM doit être renforcé par toutes celles et tous ceux qui luttent pour une autre Europe.
Commission nationale écologie