Le plan de relance de Castex-Macron prétend faire de la France « la première grande économie décarbonée européenne ». En réalité, cette « croissance durable et juste » (sic) veut relancer la machine à profits tout en amadouant celles et ceux qui ont pris conscience de l’importance de protéger les vies, la santé, l’environnement.
Si le Covid-19 a pu enrayer l’économie mondiale, c’est que la bête était déjà bien malade. L’important, pour le gouvernement, est donc de redémarrer la machine grippée... comme avant. Qui peut croire que les « 30 milliards verts » seront utiles pour contenir la hausse des températures sous les 1,5 ° C, objectif fixé en 2015 mais dont personne n’est sûr qu’il nous préserve de la catastrophe, sans s’attaquer aux bases du capitalisme ?
Où vont aller les « 30 milliards verts » ?
– La rénovation thermique des bâtiments publics réclamée depuis des années va disposer de 5 milliards, à peine de quoi rattraper le retard. 2 milliards serviront à la prime pour les ménages qui ont déjà bien du mal à en disposer tant le dispositif est complexe.
– 11 milliards iront aux transports : réouverture de lignes ferroviaires et de trains de nuit précédemment fermées, développement des transports en commun et du vélo. Rien sur la gratuité des transports du quotidien qui pourtant fait ses preuves là où elle est financée. Rien sur l’abandon des projets autoroutiers inutiles. Le béton peut couler. La « voiture propre » (électrique !), qui pèse pourtant lourdement sur l’environnement, sert d’alibi pour des aides supplémentaires au secteur auto.
– 9 milliards investis dans l’énergie dont 2 milliards mis sur l’hydrogène, nouvel eldorado technologique. Le nucléaire, dangereux et polluant, est relancé. 1,2 milliard pour décarboner l’industrie par des procédés moins polluants. En même temps, les subventions à Total et au parapétrolier TechbipFMC. Rien sur le sacro-saint « produire pour produire » qui ignore l’utilité des biens, comment ils sont produits, où, par qui, comment ils sont transportés, du moment que la publicité (secteur énergivore non remis en cause) se charge de les vendre. La 5G va poursuivre son expansion, sans réflexion démocratique sur son utilité sociale.
– 2,5 milliards à la reconversion de l’agriculture, la lutte contre l’artificialisation des terres, l’alimentation, la défense de la biodiversité. Potion lancée pour calmer les colères qui s’expriment sur ces sujets. Sans vergogne, Barbara Pompili annonce des dérogations sur l’usage des néonicotinoïdes tueurs d’insectes pollinisateurs (abeilles…).
Le MEDEF applaudit
Sans conditions ni contreparties, la pompe à finances arrose les entreprises (y compris celles du CAC 40) qui pourront continuer l’exploitation sur la lancée pour dégager des profits, sans souci du coût social, humain (licenciements, ubérisation, précarité…) et environnemental (extractivisme, pollutions, réchauffement…).
Écosocialisme ou effondrement
Avec Daniel Tanuro1, nous expliquons qu’il est grand temps que les peuples du monde, unis dans les luttes écologiques diverses mais concordantes, s’organisent pour stopper cette machine infernale, le capitalisme. L’écosocialisme propose des pistes d’un nouveau projet de société, pour sortir l’humanité des crises qui la menacent.
- 1. Trop tard pour être pessimistes, chez Textuel.