Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a dévoilé le nouveau plan Écophyto qui va remplacer le premier, issu du Grenelle de l’environnement de Sarkozy en 2008...
La version UMP nous promettait de réduire l’utilisation de pesticides de 50 % d’ici 2018. Résultat des courses : + 10 % entre 2008 et 2013 ! La version PS maintient le même objectif mais d’ici 2025… alors que l’on trouve toujours dans l’eau des molécules qui sont interdites depuis plus de 20 ans et que les nouvelles molécules sont toujours plus létales que les anciennes.
Les moyens alloués (70 millions d’euros) sont à mettre en rapport avec la taille d’une industrie qui pèse près de 2 milliards d’euros. La France, dont la superficie est la 45e du monde, est le troisième pays utilisateur de biocides et le premier en Europe.
Les mesures annoncées sont risibles. Le plan prévoit d’augmenter le nombre de fermes « Dephy », ces fermes « pionnières » qui ont réussi à diminuer de quelques pourcents leur utilisation d’intrants chimiques, de 2 000 à 3 000, alors que la France compte 515 000 exploitations agricoles... Encourager l’usage de pulvérisateurs plus précis revient à combattre le réchauffement climatique avec des voitures plus aérodynamiques ! Sans mentionner le fait que de nombreux produits ne sont pas pulvérisés mais enrobent les semences.
Le « plan supercherie »...
La méthode de calcul basée sur les NODU (Nombre de doses unités) est une supercherie. Seule est prise en compte la substance dite active, alors que l’on sait pertinemment que les adjuvants sont autant, voire plus, dangereux. Les autres mesures consistent à remplacer des substances issues de la chimie de synthèse par des molécules prétendument naturelles (est-il besoin de rappeler que l’on peut s’empoisonner très efficacement avec des substances naturelles, amanites et autres digitales ?). Toutes les mesures de biocontrôle (par des substances ou des organismes naturels) n’ont aucun sens si on ne remet pas à plat tout le système agricole.
Nous rejetons les mesures proposées par EÉLV : l’augmentation de la fiscalité, dont l’inefficacité a été démontrée par la taxe carbone ; le moratoire sur les pesticides néonicotinoïdes, alors qu’il faudrait les interdire à jamais. Avec ce plan Écophyto, on voit bien qui est aux manettes des ministères de l’Écologie et de l’Agriculture : l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP) et la FNSEA. Et pas la moindre considération pour l’environnement et la santé des travailleurs et de la population.
Commission national écologie