Publié le Jeudi 20 octobre 2016 à 15h00.

​Primaire écologiste : du vert bien pâle qui manque de rouge...

Petit tremblement de terre dans les sphères de la politique politicienne : Cécile Duflot, ancienne ministre, ancienne secrétaire nationale d’Europe Écologie les Verts pendant dix ans, a été éliminée dès le premier tour de la primaire écologiste...

Cette primaire reflète la chute militante d’EÉLV avec 12 343 votes, moins de la moitié de ceux de 2011. Ce sont donc Yannick Jadot (député européen, soutenu notamment par la « droite » du parti) et Michèle Rivasi (députée européenne) qui seront au second tour.

Sur le fond, les quatre candidats écologistes avaient du mal à se distinguer. En réalité, les mesures proposées restent plus ou moins les mêmes : elles se placent dans la logique d’un capitalisme modéré et régulé, modernisé à la sauce écologique, sans remettre en cause celui-ci. Même le mot productivisme apparaît peu. À peine sont dénoncés le « libéralisme », et la « croissance » comme cap économique unique.

Pas un mot sur la gratuité des transports publics comme moyen de répondre aux besoins… et pas un mot non plus sur la nécessité d’en finir avec la publicité. Il s’agit pourtant de deux axes essentiels pour une politique écologiste qui vise à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre… avec un point de vue collectif et social. Les prétendants à la place de candidat écologiste préféraient défendre la défunte écotaxe, pourtant inutile et injuste.

Curieusement, la question du nucléaire a été peu posée. Bien que tous les candidats souhaitent en sortir, nous n’avons pas eu beaucoup de chiffres : 10 ans ? 20 ans ? 30 ans ? 50 ans ? Un jour lointain ? On ne sait pas vraiment...

Divisés sur la tactique...

Cécile Duflot a fait les frais de son rôle d’ancienne ministre, et d’ancienne dirigeante d’EÉLV, qui a initié la politique d’union avec le PS, a mené EÉLV à une bureaucratisation sans fin et a brouillé les positions du parti. De nombreux militantEs n’en peuvent plus des vieux schémas politiciens (bien que les autres candidats, même si moins médiatisés, soient tout autant des politiciens).

Entre ceux qui ne veulent plus d’accords avec le PS (Delli, Rivasi) et ceux qui pourraient encore  « selon le rapport de forces », les protagonistes sont divisés sur la tactique... mais sans grande conséquence. Cela parce que le rapport de forces est tellement dégradé qu’ils ne peuvent rien négocier (en particulier avec un PS qui va tout perdre…). La délimitation tactique est donc placée entre les « bureaucrates » du parti et celles et ceux qui veulent s’ouvrir à la gauche du PS (Delli) mais aussi au centre (Rivasi)... Jadot quant à lui se présente car « il aime la France » et veut  réconcilier les Français avec l’entreprise...

Nous partageons avec EÉLV des propositions comme la proportionnelle intégrale et le non-cumul des mandats. En revanche, EÉLV ne souhaite pas en finir avec la présidence de la République, mais simplement diminuer ses pouvoirs... Logique lorsque l’on organise une primaire qui personnalise  à outrance le débat politique.

Ce n’est donc pas le ou la candidate d’EÉLV qui offrira une représentation politique nouvelle, porteuse d’une rupture à la fois sociale et écologique avec le système.

Commission nationale écologie