Les opposants à la construction d’un nouvel aéroport à côté de Nantes restent mobilisés. Après le rassemblement du mois de juillet, une tracto-vélo est prévue à travers plusieurs départements le 12 novembre. Pour maintenir la pression sur les décideurs nationaux et démontrer une fois encore l’ineptie du projet de construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la coordination des opposants organise une tracto-vélo1 de Notre-Dame-des-Landes à Paris du 6 au 12 novembre 2011. Elle traversera le Maine-et-Loire, la Mayenne, la Sarthe, l’Orne, l’Eure-et-Loir, les Yvelines et l’Essonne.
L’arrivée à Paris, le 12 novembre, donnera lieu à un grand rassemblement place du Sénat.
Une opposition d’ampleur nationaleLes 8, 9 et 10 juillet derniers, le rassemblement des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes attirait près de 15000 personnes, plaçant sous les projecteurs des médias nationaux les enjeux du projet de nouvel aéroport au nord de Nantes2. Ce rassemblement a ainsi confirmé l’opposition grandissante à ce projet dont l’abandon devient un enjeu national. Ce projet est emblématique d’un modèle de société que nous combattons.Alors qu’il est urgent de développer des ceintures vivrières avec une agriculture de proximité et de qualité, il menace de destruction 2 000 hectares de terres agricoles bocagères, le bassin laitier le plus important de Loire-Atlantique et les centaines d’emplois qui y sont liés.
Au moment où PS et UMP rabâchent que les peuples doivent se serrer la ceinture face à la crise, ce nouvel aéroport engloutirait au minimum 260 millions d’euros publics au détriment d’autres projets socialement nécessaires. L’argument du développement économique brandi par ses promoteurs ne tient pas : les emplois dans les autres aéroports de l’Ouest pourraient être menacés, des entreprises ferment déjà dans la zone industrielle de l’actuel aéroport. Dans un contexte de raréfaction des ressources énergétiques, ce projet valide la logique irresponsable du développement du transport aérien, à l’opposé des mesures à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique dont les dégâts sont déjà présents.
Un débat démocratique museléCe projet est représentatif de l’absence de débat démocratique. Les institutions locales qui le portent (conseils général et régional et Nantes Métropole) sont toutes aux mains du Parti socialiste qui pratique un double discours au niveau national et local. Des éluEs, opposantEs, F. Verchère (vice-présidente du conseil général) et J.J. Kogan (vice-président de la CCEG et ex-membre du Comité mixte d’études du projet d’aéroport de NDL), ont été littéralement évincéEs de leurs instances respectives sous la pression du PS. Le sujet de Notre-Dame-des-Landes est tabou à l’intérieur même du PS, où le débat est muselé.
À Nantes comme ailleurs, UMP et PS travaillent « main dans la main » dans la même logique ultra-libérale, dans la fuite en avant vers un « développement » destructeur.
Violences policières Après le succès des trois jours de résistance, pendant l’été, la pression policière est montée d’un cran. Le 27 juillet, lors d’une manifestation pacifique et bon enfant dans l’aéroport de Nantes Atlantique, une manifestante, occupante de la ZAD3, a été grièvement blessée par des CRS qui l’ont piétinée. Début septembre au square Mercœur, à Nantes, lors d’une action d’occupation d’arbres, des militantEs ont été blesséEs, y compris à terre, au milieu d’un déploiement policier totalement disproportionné. Des tirs de Taser ont visé des manifestantEs encore dans les arbres. Cette répression n’entame pas la volonté de poursuivre la lutte contre les expulsions et les destructions. La destruction d’un champ par des sondages archéologiques a été empêchée le 11 octobre par des paysans qui en avaient bloqué l’accès avec leurs tracteurs.
Un projet qui n’a rien d’inéluctableLe projet d’aéroport n’est pas prêt d’aboutir. La publication prochaine du résultat d’une étude économique indépendante risque de secouer bien des certitudes. De nombreuses études prévues dans le dossier de l’enquête publique restent à mener sur le barreau routier et dans la zone d’emprise de l’aéroport (fouilles archéologiques, études environnementales, études concernant l’eau et les milieux aquatiques…). Aucun des travaux liés à la construction du projet ne peut être entrepris avant la réalisation de ces études. Refusant de vendre à l’amiable leurs biens et leur terre à Aéroport du Grand-Ouest (AGO, dont Vinci est l’acteur principal), la plupart des propriétaires et des exploitantEs mènent une résistance exemplaire, et cela malgré la pression quotidienne qu’ils subissent (appels téléphoniques quotidiens…).
Convergence des luttes !Nous pouvons gagner à Notre-Dame-des-Landes. Soyons nombreux à accompagner l’entrée dans Paris de la tracto-vélo, le 12 novembre dès 10h30 porte d’Orléans ! Le même jour, d’autres luttes s’exprimeront en soutien à l’opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Ce qui se joue en Loire-Atantique se joue également dans d’autres endroits avec d’autres projets tout aussi inutiles et nuisibles. C’est la convergence de ces luttes qui nous permettra de gagner à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs, pour un autre choix de société.
Commission écologie NPA 441. Plus d’infos : http://tractovelo-ndl-2011.blogspot.com/2. http://ete-2011-resistance-ndl.blogspot.com/ 3. La ZAD ou Zone à défendre est la zone d’emprise de l’aéroport où de nombreuses personnes se sont installées dans les maisons ou sur des terrains appartenant au conseil général et laissés à l’abandon.