Publié le Mercredi 7 octobre 2020 à 14h35.

Retour des néonicotinoïdes : Macron écotartuffe !

Dans un article publié le 7 octobre dans le Monde1, le journaliste Olivier Faye titre sur la « quête » du président d'une « doctrine et d'une stratégie » concernant l'écologie. Il est vrai qu'après avoir fait croire, en vain, aux citoyenEs de la Convention pour le climat que leur voix pourrait avoir une quelconque utilité pour lutter contre l'écocide capitaliste en cours, la réintroduction de ce produit (poison ?) phare du lobby agro-industriel de la multinationale Terreos, voulu par une partie de ses députéEs et de celles et ceux de la droite, ne risque pas de l'aider. 

Car il existe bel et bien un consensus scientifique sur la dangerosité de cet insecticide. Mais comme pour la crise économique déclenchée par le Covid-19, dont on voit les désastres sociaux arriver (mais prévue de longue date par des économistes), Macron et ses serviteurs préfèrent céder à la démagogie : de même que ce ne serait pas le manque de masques, la fermeture des lits ou le manque d'embauches dus à la politique d'austérité budgétaire et à l'introduction de la tarification à l'acte à l'hôpital qui posent problème dans la crise sanitaire en cours mais « l'organisation défaillante du service public », ce ne serait pas la nocivité attestée d'un produit dont l'interdiction définitive devrait pourtant être urgente qui primerait, mais la « survie économique » des agriculteurEs et la « souveraineté agro-alimentaire de la France »... Rien que ça. Alors que la crise du monde paysan a des racines bien plus anciennes et complexes, un tel court-termisme économique et cette volte-face confirme le statut de girouette déboussolée de l'inepte politique du « en-même-temps ».

Vacuité du en-même-temps

Sous couvert de venir en aide aux agriculteurEs de la betterave, cette décision ne fait que camoufler une réalité bien plus triviale : c'est ni plus ni moins qu'un recul environnemental doublé d'une concession aux lobbies des filières agro-chimiques, sucrières et de l'éthanol. Cette politique est tout simplement irresponsable au regard de l'effondrement constaté année après année de la population des abeilles dont on estime la chute à 30% (et ce n'est qu'un triste exemple d'une longue liste)... 

Caricaturer comme le fait Macron tous les écologistes véritables, en tant Amish, que ce soit pour les luttes contre le déploiement autoritaire de la 5G, contre les grands projets inutiles, contre les avions, contre le nucléaire, contre le consumérisme et le productivisme à outrance de la bourgeoisie et, finalement, pour un mieux-vivre démocratique, dénote un aveu de faiblesse de la part de ce jeune parti (et de son chef maître à penser !), LREM, fondé de pouvoir du capital dont le rôle n'est pas de défendre le sort des petites gens, ni encore moins des insectes, aussi fondamentaux pour la vie sur Terre soient-ils...

Un autre article2 du même journaliste du Monde relate le projet de décoration de la Légion d'Honneur d'Édouard Philippe, « ce si bon premier ministre ». Rappelons simplement qu'il est l'ancien directeur de la communication et directeur des affaires publiques d’Areva, devenue Orano, en poste peu avant qu'un accord soit signé entre Areva et le pouvoir du Niger concernant l'exploitation de l'uranium... Activité très peu éco-compatible s'il en est ! Cette décoration l'aidera peut-être à retrouver sa boussole en confirmant cette lapalissade : Macron n'est pas écologiste.

Pour l'écosocialisme : une écologie décoloniale, anticapitaliste et révolutionnaire !

C'est d'une véritable révolution écologique dans ses volets économiques et sociaux dont nous avons besoin. Bifurquer écologiquement nécessite de faire des choix politiques pour améliorer les conditions de travail de l'agriculture paysanne et biologique et non simplement continuer comme avant, business as usual, à faire comme s'il ne se passait rien de grave. Et de rompre avec tout le système agro-alimentaire français, européen et mondialisé qui encourage le modèle productiviste, le recours aux pesticides et le surendettement des agriculteurEs, pour aller vers un réseau paysan viable, vers la permaculture biologique et l'agro-écologie.

Le NPA apporte son soutien dans la lutte pour l'interdiction des néonicotinoïdes, qui ne doit pas s'arrêter malgré l'incompétence de ce gouvernement des patrons en matière écologique, à la Confédération paysanne, Extinction Rébellion et Notre assiette pour demain et à toutes celles et ceux concernéEs par cette lutte ! Pour ne pas s'arrêter aux frontières de la métropole, elle doit faire écho à la lutte pour les réparations dues à l'utilisation pendant 21 ans du chlordécone, en particulier aux Antilles.