L’annonce du gouvernement allemand d’une sortie programmée du nucléaire dans un délai rapide est une nouvelle extrêmement importante. Cette décision a sans doute été concertée avec les dirigeants de Siemens qui ont décidé d’arrêter la trop coûteuse filière nucléaire. Mais après la catastrophe de Fukushima, les plus grosses mobilisations antinucléaires de l’histoire ont eu lieu en Allemagne au mois de mars. Alors ne boudons pas notre plaisir et ne minimisons pas l’importance de l’événement : ce revirement de la droite allemande marque sans doute, enfin, l’arrêt définitif du nucléaire en Allemagne.
En France, la sortie du nucléaire en dix ans est aussi possible, sans recours massif aux énergies fossiles (moins de 5 % d’augmentation et ce de façon transitoire), mais au contraire sur la base d’une politique volontariste de développement des énergies renouvelables et de sobriété énergétique. Alors que les émissions de CO2 ont battu un triste record en 2010 et que la sécheresse compromet le fonctionnement des centrales, la sortie du nucléaire et la lutte contre le réchauffement climatique peuvent être menées de pair. C’est ce que défend le NPA dans un document « Scénario de sortie du nucléaire en dix ans » en cours d’édition.
Les manifestations allemandes ont vu des militants antinucléaires défiler côte-à-côte avec des représentants syndicaux dénonçant les dangers auxquels sont exposés les salariés des centrales nucléaires. Un exemple à suivre : face au fanatisme nucléaire du gouvernement et des élites françaises, le NPA mettra toute son énergie aux côtés des forces mobilisées en France pour que soient réussies les manifestations unitaires du 11 juin à Paris… tout en avançant ses propositions pour que la sortie du nucléaire ne se fasse pas sur le dos des salariés et des usagers, mais au contraire dans le cadre d’un service public de l’électricité qui préserve et crée près de 800 000 emplois. N’attendons pas des promesses électorales mais exigeons par notre mobilisation la sortie du nucléaire maintenant.
Laurent Grouet