Lorsque le réseau Sortir du Nucléaire signait la pétition « L’ultimatum climatique [www.copenhague-2009.com] » contre le réchauffement climatique faisant l’impasse sur le nucléaire, il ne se doutait sans doute pas qu’il ouvrait une crise dans ses rangs qui durerait cinq bonnes années...
Le porte-parole de l’organisation Stéphane Lhomme et aussi de nombreux militantEs ont fustigé cette signature, soutenant la campagne « Don’t nuke the climate ! », qui proclamait « ni nucléaire, ni effet de serre » ! Cette dissension sera résolue de la pire des façons lors de l’AG de 2010, par la révocation des mandats de la majorité du conseil d’administration et le licenciement de Stéphane Lhomme. Depuis, le réseau a vu partir de nombreux groupes, disputes et insultes émaillaient chaque rassemblement, et surtout le réseau perdait progressivement son rôle de coordination des centaines de groupes locaux.
Depuis Fukushima, une nouvelle génération s’est investie dans le militantisme et l’activisme antinucléaire, et de nouveau se pose à eux la nécessité d’une coordination nationale et d’une mutualisation des forces, d’un vrai réseau démocratique, outil de lutte et de réflexion. Ce dont s’avérait incapable un réseau englué dans ses divisions, devenant de plus un plus un collecteur de fonds à la manière des ONG, embauchant des salariéEs pour cette tâche qu’il payait avec les fonds récoltés…
Nouvelle équipe, nouveau militantisme
Depuis janvier 2014, une trentaine de groupes, parmi les plus importants en nombre d’adhérentEs se sont réunis, ont mis en commun leurs idées et projets pour redonner au réseau une vigueur nouvelle. Trois motions résument leur engagement : réhabiliter les exclus de 2010 ; mettre en place un fonctionnement décentralisé ; tenir en 2015 un congrès de toutes les organisations antinucléaires à la veille du nouveau sommet mondial contre le réchauffement climatique (COP 21). Et clore la crise ouverte en 2009, par une campagne pour le climat, les énergies renouvelables et la sobriété énergétique et contre le nucléaire.
L’assemblée générale nationale qui s’est tenue le week-end des 31 janvier et 1er février a accueilli cette initiative au-delà des espérances de ses initiateurEs. Elle a voté à près de 70 % la motion de réhabilitation, et plébiscité un congrès. Une nouvelle équipe d’animation issue de ces groupes est désormais en charge de ressouder le militantisme antinucléaire. Le NPA, présent lors de cette AG, partage les thèmes défendus par cette nouvelle majorité et leur a apporté tout son soutien.
Commission nationale écologie