La convention est la réponse de Macron aux mobilisations climatiques et sociales, mais aussi au mouvement des Gilets jaunes. Avec l’idée de créer de la division au moment où s’esquisse la rencontre des deux mouvements. 150 personnes ont été tirées au sort, qui auront à s’informer, se former, débattre et proposer des mesures sur le seul thème de la réduction d’au moins 40 % des gaz à effet de serre en 2030. Fini l’objectif de – 55 % défendu par Macron à l’ONU en septembre. Le travail de la convention s’étale sur quatre mois en six étapes de trois jours jusqu’à fin janvier. Il avait annoncé au printemps que cela déboucherait sur un référendum. Pour Philippe, la chose n’est pas évidente.
Cornaquer, encadrer…Sur un mode soft bien sûr, avec le pari de l’intelligence collective, un encadrement serré a été mis en place à travers le comité de gouvernance de 15 personnes et trois « garants » (Cyril Dion et deux hauts fonctionnaires). Parmi les pilotes, à côté des spécialistes reconnus comme Valérie Masson-Delmotte, paléo-climatologue et membre du GIEC, on retrouve le think-tank Terra Nova proche du PS, le PDG d’Aéroports de Paris, une lobbyiste extractiviste responsable du Medef. Laurent Berger de la CFDT a été auditionné, tout comme la ministre E. Borne. Le Conseil économique social et environnemental (Macron-compatible) est sollicité, avec un rapport pour orienter, bref, pour bétonner.
… mais la défiance est très grandeLes actions de « désobéissance civile » qui s’amplifient parviendront-elles jusqu’à la convention qui, telle qu’elle est, n’est pas souveraine ? La défiance et l’aspiration à une démocratie réelle sont au maximum. Le gouvernement, quant à lui, manœuvre avec l’espoir qu’en janvier les 150 portent la proposition d’une nouvelle mouture de la taxe carbone. À suivre…