La nouvelle présidente de la commission européenne a présenté un « pacte vert », pour que l’Europe soit le premier continent neutre en carbone d’ici 2050.
Ce pacte vert serait « la nouvelle stratégie de croissance inclusive de l’Europe. Il permettra de réduire les émissions, tout en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie, sans oublier personne ». C’est beau, non ? Elle fait aussi miroiter aux capitalistes de « nouvelles perspectives économiques ».
Que contient le pacte vert ?
L’arrêt des permis d’extraction, des contrats de concession, des subventions aux énergies fossiles ? Un plan pour sortir de l’agriculture intensive, gorgée d’intrants chimiques, pour produire bio et local ? Un programme d’économies d’énergie, d’isolation des bâtiments, de développement des énergies renouvelables ? La diminution des transports internationaux aberrants, la fin du tout-camion, la promotion du fret ferroviaire ? La réduction de l’utilisation de la voiture en développant les transports en commun publics gratuits ? L’arrêt de l’artificialisation des terres agricoles et des milieux naturels ? La fin des projets de zones commerciales vouées à la surconsommation, de zones de loisirs formatés à la loi du fric, dopés au carbone, de projets autoroutiers aspirateurs à véhicules ? Non, bien sûr.
Impossible croissance verte
Les mesures annoncées correspondent au « capitalisme vert », dont on sait qu’il est impossible. Elles prévoient d’ « étendre le système des droits d’émission », dans le droit fil de la COP25 centrée sur le marché de la « compensation », donc la possibilité pour les pays riches de compenser leurs émissions ailleurs. On parle aussi de « renforcer l’économie circulaire », de « préserver la biodiversité », d’une « taxe carbone aux frontières », oubliant que les grandes entreprises européennes délocalisent leurs productions et la pollution dans les pays à bas coûts du travail. Autant de phrases creuses, en contradiction avec les traités climaticides internationaux de libre-échange, avec la politique d’ouverture du rail à la concurrence qui détruit des milliers de kilomètres de lignes ferroviaire et tue le fret, avec la PAC qui favorise l'agro-industrie. Un pacte qui ne répond pas à l’urgence écologique.
On croit en nos luttes, pas au Père Noël !
Les responsables politiques ne peuvent plus ignorer les aspirations et revendications mondiales en faveur du climat. Ils connaissent les mesures à prendre, mais refusent de contraindre les premiers responsables du saccage de la planète : les capitalistes, leur système d’exploitation des ressources, leur recherche du profit maximum, leur mode de vie.
Tout plan qui fait fi des aspirations de la jeunesse et ne s’appuie pas sur les recommandations des experts du climat, en particulier la sortie des énergies fossiles, n’est qu’une opération de communication de plus, une tentative de sauvetage déguisée d’un système de plus en plus contesté. Ursula von der Leyen veut sauver le système, pas le climat. À nous de prendre les commandes pour engager, grâce à notre intelligence collective, les politiques sociales et écologiques nécessaires impérativement.
Commission nationale écologie