Jeudi 17 juin, nous étions 3 000 à Amiens (80) pour soutenir en appel les 9 inculpéEs de la Confédération paysanne condamnés en première instance pour s’être opposer à l’usine des 1 000 vaches.
Le 28 octobre, il n’avait pas fallu une heure aux juges (moins de 7 minutes par prévenu) pour les condamner à des peines allant de simples amendes (pour refus de prélèvement d’ADN) à de la prison avec sursis. Le porte-parole de la Conf’, Laurent Pinatel, écopait de la peine la plus lourde : 5 mois avec sursis et 300 euros d’amende.
Jeudi dernier, nous voulions donc réaffirmer notre solidarité avec leur geste syndical à visage découvert, acte de résistance, rempart contre le rouleau compresseur de l’agriculture industrielle. Pendant plus de 10 heures, sur la scène dressée devant le tribunal se sont succédé témoignages de solidarité, artistes, chorales, etc.
Le profit ou la terre ?
Le moment marquant fut l’intervention de l’unique témoin cité par la défense, Olivier de Schutter, rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation jusqu’en 2014 du Conseil des droits de l’homme à l’ONU. Il a dénoncé cette agriculture industrielle soumise aux logiques financières et économiques qui, depuis 50 ans, détruit nos campagnes, nos emplois, notre santé, notre alimentation et notre environnement. Les paysans d’ici et d’ailleurs ont besoin de résister à ce modèle d’agriculture à bout de souffle « tel un athlète dopé qui a multiplié les performances », voué à l’échec par sa dépendance aux énergies fossiles et son impact sur la crise climatique.
Nous étions là des milliers pour défendre une agriculture paysanne qui n’est pas une agriculture du passé mais une nécessité qui place la vie et la terre au dessus du profit. « Légitim’ était votre colère. Le refus était un grand devoir » dit la chanson Gloire au 17e écrite en 1907 en l’honneur des soldats du 17e qui refusèrent de tirer sur des vignerons en révolte.
Le jugement est attendu pour le 16 septembre. Relaxe pour les 9 de la Conf’ !
Commission nationale écologie