Publié le Jeudi 27 octobre 2011 à 11h22.

Après le sommet européen

Mercredi 26 octobre, nouveau « sommet » de la zone euro.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’en connaissons pas le résultat exact. Mais les aspects essentiels sont déjà clairs :• recapitalisation des banques pour une centaine de milliards d’euros ;• restructuration de la dette grecque : tout en maintenant leurs exigences antisociales, les gouvernements de l’Union européenne prennent acte du fait qu’un remboursement total est impossible ;• renforcement du Fonds de stabilisation censé voler au secours des États en faillite.

Malgré les divergences, il y aura un accord sur plusieurs de ces points. Nicolas Sarkozy, qui parle jeudi 27, pourra dire qu’un cadre a été créé pour sortir la zone euro de sa crise mais que, malheureusement, comme la croissance ralentit, il faut que les Français fassent un effort supplémentaire pour préserver le « AAA ».En réalité, comme après les sommets précédents, rien ne sera réglé et la spéculation a désormais en ligne de mire l’Italie. D’ores et déjà, les financiers exigent de la France un taux d’intérêt supérieur à celui de l’Allemagne. La croissance économique baisse aux États-Unis et en Europe. Les gouvernements européens naviguent à vue, d’où des divergences entre États encore exacerbées par les postures de Sarkozy qui veut tout ramener à lui.

La seule perspective de ces gouvernements est une austérité encore renforcée. Hollande s’inscrit pleinement dans cette orientation : en 2013, déficit réduit à 3 % et dette payé rubis sur l’ongle. Quitte à mettre au rancart un projet socialiste déjà dérisoire. Et la première visite à l’étranger de Hollande a été pour le Premier ministre espagnol dont la politique a fait passer à 22 % le nombre de ménages vivant sous le seuil de pauvreté. Cet aplatissement devant les marchés durera tant que les peuples ne feront pas entendre leur voix.

Dans ce contexte, le rôle de la vraie gauche, c’est de dire « nous n’en serons pas et nous résisterons ». Il faut virer Sarkozy. 

Mais si Hollande passe, il ne faudra soutenir d’aucune façon, à l’intérieur ou à l’extérieur du gouvernement, une politique d’austérité. C’est le sens de la candidature de Philippe Poutou. Mais le NPA fera en sorte que le rassemblement le plus large se réalise en ce sens.

Henri Wilno