Publié le Vendredi 3 décembre 2010 à 09h49.

Communiqué du NPA. La loi NOME au secours des spéculateurs de l'énergie.

Le 26 novembre dernier le parlement français, a définitivement adopté, dans un silence médiatique assourdissant mais dans la droite ligne des directives européennes, le projet de loi portant sur l'organisation du marché de l'électricité.

C'est la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l'Électricité) qui a pour but d' accélérer la libéralisation du marché juteux de l'énergie.Car, malgré l'ouverture à la concurrence de ce marché depuis le 1er juillet 2007, plus de 96 % des Français restent fidèles à l’opérateur historique (EDF), ce qui n'est pas du tout du goût de la douzaine d'opérateurs privés dont plusieurs ont déjà testé leur talent de spéculateurs sur le marché de l'eau et qui espèrent bien obtenir leur part du gâteau.

A partir du 1er janvier 2011, ces fournisseurs d'électricité vont se voir offrir sur un plateau 25% de la production nucléaire, officiellement pour proposer des tarifs plus « compétitifs » à leurs clients , officieusement pour tuer le tarif régulé du service public et réaliser des profits, au seul bénéfice de leurs actionnaires. Et les usagers, qui ont déjà payé l’infrastructure de production dans leurs factures et qui vont devoir payer pendant des décennies pour le stockage des déchets radioactifs et le démantèlement des centrales, subiront inévitablement les hausses de tarifs déjà constatées avec l'ouverture à la concurrence du marché de l'eau ou de la téléphonie.

En passant à côté de la sobriété énergétique, de la décentralisation de la production, et d'une tarification incitative de l'électricité, la loi NOME est une étape supplémentaire dans les dérives ultra libérales de nos gouvernants.

Il nous faut un grand service public de l'énergie pour repenser le modèle énergétique français et européen, pour l'orienter vers le développement des énergies renouvelables et la mise en place de solutions d'accompagnement à la maîtrise de la consommation, une tarification progressive de l'électricité, tout en impliquant les citoyens dans la construction et le contrôle de ce modèle.

L’électricité n'est pas une marchandise comme les autres, elle est un bien vital de première nécessité et elle doit rester accessible à tous.

Le 3 décembre 2010.