Publié le Dimanche 10 février 2013 à 12h48.

Économie : Sapin... ou la faillite de l’État

Michel Sapin, ministre du Travail, a affirmé la semaine dernière que la France était « un État totalement en faillite ». Il s'est ensuite justifié, en se réfugiant derrière l'ironie et l'humour… Étrange humour ministériel qui ressemble à un franc cynisme.En effet le ministre, en verve, a poursuivi en affirmant : « C’est la raison pour laquelle il a fallu mettre en place des programmes de réduction des déficits et aucune sirène ne doit nous détourner de cet objectif de la diminution des déficits, c’est fondamental pour le financement de notre économie et la création d’emplois. » Et d'ajouter sur Radio J qu’il y avait « une urgence sociale et une urgence économique » et que c'était pour cela que le gouvernement avait « pris des décisions immédiates en termes de relance de l’Europe de la croissance, de politique d’emploi ». Il a reçu le prompt soutien de l’ancien Premier ministre Michel Rocard : « Il y a le feu » !Dans les pas de FillonIronie ou pas, Sapin a souligné ainsi la continuité de sa politique avec celle de la droite. Comme l'ensemble du gouvernement, il reprend à son compte la propagande de la droite. Comme Fillon le déclarait en 2007, il dit à sa façon : « Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier. Je suis à la tête d'un État qui est depuis 15 ans en déficit chronique. Je suis à la tête d'un État qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ça ne peut pas durer. » La droite n'a pas manqué de s'emparer du propos. Valérie Pécresse a demandé « au gouvernement de mettre en conformité ses actes avec ses déclarations ». Sans doute, encore de l'ironie, comme si le gouvernement n'en faisait pas assez !Alors, sans ironie, si tous ces politiciens ne sont pas de fieffés hypocrites, il ont une façon simple de mettre un terme au déficit, en faisant payer les riches, ne serait-ce qu'en refusant de leur payer les intérêts de la dette.Yvan Lemaitre