Le ministre de l’industrie joue au chevalier blanc : « Il va de soi que si une entreprise a son siège fiscal ou des filiales dans un paradis fiscal […], elle ne pourra pas bénéficier des aides de trésorerie de l’État » (Le Maire, 23/04/2020). C’est un menteur.
Car selon lui « Tout est prêt » pour renflouer Air France-KLM et Renault, lesquelles ont des filiales aux Pays Bas, paradis fiscal de l’Union Européenne. L’ex-PDG de Renault Carlos Ghosn, roi de l’évasion (pas que fiscale), avait même créé une filiale aux Pays Bas (RNBV), sa pompe à fric perso. « Il y aura une plainte », avait assuré Le Maire en 2019. On attend toujours cette plainte de l’État.
En 2012, Oudéa, patron de la Société Générale, avait juré devant le Sénat que sa banque n’avait plus aucune activité dans les paradis fiscaux. L’affaire Panama papers a révélé en 2016 qu’il avait menti sous serment, sans subir les poursuites prévues par le Code pénal. « Tous ceux qui sont passés par le Panama ne sont pas des fraudeurs » (Gattaz, MEDEF, 2016).
L’optimisation fiscale permet aux multinationales capitalistes d’échapper à l’impôt : 80 milliards par an en France, 750 milliards dans l’UE ! Avec la bienveillance de Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne, pourtant condamnée (et dispensée de peine) pour son arbitrage privé dans l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais (l’Etat avait versé 403 millions € à Bernard Tapie). De l’argent, il y en a dans les caisses du patronat et dans les caisses de Panama ! Tous ces menteurs veulent nous faire payer leur crise : on imposera l’ouverture des comptes des entreprises et la levée du secret bancaire !