C’est un rapport d’Oxfam, publié le 25 septembre, qui le dit : « Réforme fiscale, les pauvres payent l’impôt cassé ». En se basant notamment sur des chiffres de l’Observatoire des conjonctures économiques, peu suspect de gauchisme, l’ONG montre qu’avec les réformes fiscales envisagées par le gouvernement Macron-Philippe, les 10 % de ménages les plus riches bénéficieront d’une hausse de revenus au moins 18 fois supérieure à celle des 10 % les plus pauvres. Pire encore, ajoute Oxfam, « en tenant compte des baisses annoncées de prestations sociales, le contraste est encore plus saisissant puisque les 10 % les plus riches verraient leurs revenus annuels augmenter de 1 193 euros contre une baisse de 337 euros pour les 10 % les plus pauvres ». Privilégiés parmi les privilégiés, les 1 % les plus riches pourront économiser 3,6 milliards d’euros grâce à la transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune en impôt sur la fortune immobilière.
Les grandes entreprises ne sont pas en reste : alors que les groupes du CAC 40 ont dégagé, au premier semestre 2017, des bénéfices record (plus de 52 milliards d’euros), « la baisse du taux d’imposition sur les sociétés de 33,3 % à 25 % devrait coûter entre 15 et 17 milliards d’euros par an à l’État français dans un contexte où les recettes de l’impôt sur les sociétés ont déjà baissé de 20 milliards d’euros ces dix dernières années ».
Une fois de plus, les discours lénifiants de Macron et Philippe sur leurs réformes desquelles « tout le monde » sortirait « gagnant » ne résistent guère à l’examen. Pour Oxfam, « alors que le nombre de personnes en situation de pauvreté a augmenté de près d’un million ces dix dernières années, autant de cadeaux fiscaux à destination d’une minorité aisée est incompréhensible ». À moins de prendre la politique du gouvernement pour ce qu’elle est : une politique de classe, brutale et à peine masquée.