Publié le Mercredi 6 octobre 2021 à 09h24.

Un pognon de dingue !

Depuis 2008, les scandales en matière d’évasion et de fraude fiscales se succèdent. Après Luxleaks, Panama Papers, Paradise Papers, OpenLux… ce sont désormais les « Pandora Papers » qui révèlent l’existence, une fois encore, des milliards de dollars planqués dans les paradis fiscaux représentant plusieurs fois le PIB des États-Unis. Aujourd’hui, les vautours montrés du doigt sont les dirigeants politiques qui ne cessent de nous répéter que nous devons nous asseoir sur nos acquis sociaux et toute forme de solidarité.

À chaque scandale, les mêmes réponses sont faites, sur la moralisation du capitalisme (comme si cela était possible), l’éradication des paradis fiscaux ou encore le renforcement du contrôle fiscal, mais sans aucun moyen humain et matériel donné… Bref, toujours la même rengaine qui permet aux plus puissants de continuer à nous détrousser en toute impunité. Et pourtant, après le scandale des Paradise Papers en 2017, ils avaient promis que la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales en France serait la priorité du gouvernement. Qu’ont-ils fait ? Supprimer des milliers de postes de contrôleurs fiscaux, une directive européenne alignée sur les desiderata du Medef, une fiscalité toujours plus allégée pour les entreprises et les plus riches… En résumé : rien !

Et pendant ce temps-là, on nous assène, à coups de contre-vérités, qu’il manque de l’argent dans les caisses de l’État. Il faut donc nous faire travailler plus longtemps, baisser les pensions de retraite, les allocations chômage, licencier, supprimer des emplois, détruire les services publics, ne surtout pas augmenter les salaires…

Face à ces phénomènes de fraude et d’évasion, il faudrait tout d’abord de véritables outils législatifs avec de véritables sanctions. En effet, les fraudeurs fiscaux devraient être sanctionnés par des peines qui correspondent aux sommes détournées pour mettre fin au scandale qui punit plus le voleur de moto que celui qui détourne des millions (et ses complices). Pour combattre ces pratiques, il faudrait une tout autre politique qui augmenterait les emplois des agentEs en particulier aux finances publiques, supprimerait le secret bancaire, permettrait l’ouverture des comptes… Bref, une politique qui s’attaquerait à la propriété privée, à la puissance des plus riches.

Ce nouveau scandale montre qu’il y a urgence à aller rechercher ce qui nous appartient !