Publié le Lundi 27 mai 2019 à 12h12.

AESH en lutte

Les AESH (AccompagnantEs d'élèves en situation de handicap (ex-AVS)) sont en lutte. Notre rôle au sein de l’Éducation nationale est d'aider des élèves handicapés à suivre dans les meilleures conditions possibles leurs études. Sans nous, de nombreux enfants ne pourraient tout simplement pas être scolarisés. Mais voilà, la loi Blanquer, comme à nos collègues enseignants, nous réserve des régressions importantes.

Pour le deuxième rassemblement parisien, jeudi 23 mai, nous étions une centaine d’AESH présents devant le rectorat de Paris. La semaine dernière, une délégation a été reçue. Évidemment, nous n'avons obtenu aucune réponse satisfaisante !

Un emploi hautement précaire

La profession manque cruellement de personnel. Comment créer des vocations quand, pour percevoir le SMIC, il faut travailler 41 heures par semaine ? Sachant qu'un élève est présent 28 heures en cours, s’occuper de 2 élèves reviendrait à faire 56 heures par semaine si, évidemment, les emplois du temps ne se chevauchaient pas. C'est un peu comme essayer de faire rentrer un cube dans un trou triangulaire. Les rares collègues qui exercent à temps complet sont rapidement sur les rotules… Le temps partiel imposé est donc la norme et la précarité financière qui va avec.

Pour répondre à la demande d’AESH, Blanquer menace de mettre en pièce le travail que nous effectuons avec un élève, voire deux dans certains cas : Nous serions regroupés en « pôle » affecté sur plusieurs écoles/établissements et dispatchés en fonction des besoins. Alors nous aiderions un ou plusieurs élèves pendant quinze jours ou trois semaines avant d'être envoyé dans un autre établissement pour nous occuper d’autres jeunes... Bref la relation de travail et de confiance qui nous nouons avec nos élèves n’existera plus. Et ça ne sera pas simple d’expliquer à un môme autiste, en général peu friand de changements, que demain c'est un parfait inconnu qui va venir l’aider, qui lui-même sera remplacé par un autre, etc. 

Il est également prévu de nous précariser encore plus en nous faisant travailler non plus seulement pour l’Éducation nationale mais aussi pour des collectivités locales, voir à domicile dans les familles. 

Élèves multiples, employeurs multiple, horaires multiples mais paye de merde. 

Il n'y aura pas d'école réellement inclusive sans nous !

Comme nos collègues enseignants, nous voulons le retrait de la loi Blanquer et nos revendications propres sont simples : création d'un corps de fonctionnaire AESH sans conditions de diplômes, augmentation des salaires et baisse du temps de travail pour pouvoir bosser à pleins temps ; une formation décente à l'entrée dans le métier et des plans de formation continue ; pas d'affectation dans plus de 2 écoles et pour les AESH CO une seule classe ULIS. Nous exigeons aussi un corps d'AESH remplaçant et la suppression des évaluations hiérarchiques.  

Correspondant