Publié le Mercredi 5 mai 2021 à 11h01.

Blanquer 0 – enseignantEs mobilisés de Melle 1

Depuis un an et demi, et notamment depuis la grève du bac de 2019 puis celle des E3C en 2020, l’éducation nationale est en proie à une véritable vague répressive contre les personnels qui se mobilisent et cherchent à résister aux réformes mortifères du gouvernement. Mais le ministère a subi ce mois-ci un premier revers dans cette volonté de réprimer les grèves et les manifestations.

 

En novembre dernier, quatre enseignantEs, Sylvie, Cécile, Aladin et Sandrine, sont passés en commission disciplinaire, après avoir, pour trois d’entre elles et eux, été suspendus pendant huit mois par la rectrice de l’académie de Poitiers. Même si la mobilisation massive en solidarité avec les collègues, avec une manifestation nationale à Poitiers lors des commissions disciplinaires, avait poussé le rectorat à proposer des sanctions de plus en plus basses pour les autres collègues, Sylvie, elle, qui passait en premier, avait été très lourdement sanctionnée par un déplacement d’office. 

Une victoire de la mobilisation

Décidés à ne pas laisser faire, les « 4 de Melle » ont décidé d’attaquer en référé au tribunal administratif la sanction. Le 22 décembre, le TA avait ordonné au rectorat de Poitiers la suspension de la sanction et la réintégration provisoire de Sylvie sur son poste à Melle. Mais Blanquer, décidé à faire payer aux grévistes leur mobilisation, avait décidé de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État pour annuler ce référé. 

Le Conseil d’État a statué : les arguments du ministère ont été jugés irrecevables, ce pourvoi ne sera pas examiné. 

Il est évident que cette victoire est le fruit de la mobilisation massive et unitaire en solidarité avec les collègues de Melle, et de la prise en compte dès le départ de la question de la répression par la coordination nationale qui avait mené la grève des E3C. Cette victoire doit être un appel à continuer le combat contre la répression et la politique ministérielle, notamment à l’heure où la justice s’en prend maintenant aux grévistes de Clermont-Ferrand, qui ont été condamnés, le 28 avril, à une amende délictuelle avec inscription au casier judiciaire suite à leur mobilisation contre les E3C le 18 janvier 2020.