Publié le Mercredi 24 octobre 2018 à 11h07.

Blanquer braque le service public d’éducation !

Suite au braquage, avec un pistolet factice, d’une enseignante de Créteil par un élève, Blanquer a promis de « rétablir l’ordre » avec son pote Castaner. Première mesure phare annoncée : l’interdiction du téléphone portable dans les lycées ! Un véritable coup de génie contre les violences scolaires… Mais surtout, bonne chance pour l’appliquer avec la pénurie chronique de surveillantEs, c’est-à-dire d’assistantEs d’éducation dans les lycées.

Parce qu’il est bien là le problème… L’an dernier, au lycée Utrillo de Stains, suite à des violences, les personnels avaient formulé une série de de demandes : agrandissement des locaux pour accueillir décemment les élèves, recrutement d’assistantEs d’éducation, etc. À la rentrée, pas une seule création de poste de surveillants, des moyens en baisse, mais Pécresse a sympathiquement proposé de… monter les grilles du lycée. Le ministère a quant à lui fait nommer un troisième proviseur adjoint, qui se trouve être… un ancien gendarme. Il sera à 50 % dans le lycée et à 50 % dans les lycées du bassin pour des missions de sécurité ! Les profs ont déposé un préavis de grève pour la rentrée après les vacances : ils ont besoin de personnels d’éducation, pas d’un gendarme… Un bon résumé de la situation dans des lycées où, dans les cas de violences, les personnels demandent systématiquement des moyens humains supplémentaires, et où la hiérarchie répond à côté de la plaque. 

Oui, le lycée public craque de tout côté : des classes à plus de 35 élèves, des bahuts en sureffectif puisque la construction de lycées n’a pas suivi la montée démographique, etc. Les personnels ont dénoncé cette situation avec de multiples grèves et droits de retrait, à la rentrée, à Épinay, Sarcelles, Blanc-Mesnil, Nanterre, Champigny… dans des quartiers populaires où le désengagement de l’État est encore plus criant. C’est une autre facette de l’hypocrisie de Blanquer : c’est lui qui est en train de signer la fin de l’éducation prioritaire (ZEP, REP), en particulier… pour les lycées !

Enfin, c’est le même Blanquer qui supprime 2 600 postes dans le second degré, veut en finir avec les lycées pro et casser le lycée public avec sa « réforme » en cours… Et si on lui claquait un gros mouvement de grève à partir du 12 novembre ?

David Català