La grève du 17 septembre contre la réforme du collège a été suivie par 35 % des enseignants selon le SNES-FSU. Cette troisième journée appelée par les principaux syndicats a permis une nouvelle fois de mesurer le rejet de la réforme Vallaud-Belkacem dans les établissements.
Il serait désormais question d’une manifestation nationale le samedi 10 octobre à Paris. Les personnels n’acceptent pas la remise en cause du cadre national de l’enseignement, leur soumission programmée aux contextes locaux, et cherchent les moyens de combattre les plans du gouvernement.
Une absence de perspective qui pèse
Si l’intersyndicale se prononce, sous la pression des enseignants, pour l’abrogation de la réforme du collège, elle fait silence sur les autres projets du gouvernement, poursuivant même les « concertations » avec celui-ci. Et c’est peu dire que le gouvernement avance : de nouveaux « programmes », une nouvelle évaluation des élèves, un brevet redéfini... Des projets qui ont pour but d’imposer l’enseignement par « compétences » (demandé par le patronat) mais qui sont également liés à la réforme du collège. Comment peut-on dans le même temps combattre la réforme du collège et accepter de discuter de sa mise en œuvre ?
En parallèle, le ministère et les chefs d’établissement comptent s’appuyer sur le nouveau décret statutaire, issu de plusieurs mois de « concertations » (qui remplace le statut de 1950 et aligne les enseignants sur les 1 607 heures des fonctionnaires), pour mettre en place la réforme et tenter d’imposer aux personnels plusieurs journées de « formatage » à la réforme.
Rupture avec le gouvernement !
Cette orientation agit comme un frein à la mobilisation. Dans ce cadre, que penser politiquement de l’annonce de la signature par la FSU, principale fédération enseignante, de l’accord fonction publique PPCR la veille de la journée de grève ?
À l’évidence, la mise en œuvre progressive de la loi de territorialisation Peillon (dont est issue la réforme du collège) provoquera des résistances dans les établissements. Aider à les développer, construire la mobilisation unitaire et le tous ensemble à même d’arracher l’abrogation de la réforme du collège, implique de continuer à informer et organiser des AG sur le contenu de la « refondation » de l’école, laquelle forme un tout cohérent (le lycée est maintenant visé). Cela est inséparable de l’activité à mener dans les syndicats, notamment le SNES, pour la rupture des « concertations » (à commencer par celles sur les programmes ou sur l’évaluation des élèves) et pour engager le combat contre l’ensemble de la politique du gouvernement.
Éric Aba